Egalité hommes-femmes dans la fonction publique : un énorme chantier

Majoritaire dans l'emploi public, mais oubliées des postes de direction... La situation des femmes dans la fonction publique n'est pas plus enviable que dans le secteur privé. Un système de quotas pourrait voir le jour dans les mois à venir.
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Les inégalités professionnelles entre les hommes et les femmes ne sont pas l'apanage du secteur privé. La fonction publique est également coutumière du fait.

Les femmes occupent la majorité des emplois de fonctionnaires : 59,8% en 2008 dans l'ensemble de la fonction publique, 76,7% dans la seule fonction publique l'hospitalière. En revanche, "elles sont très minoritaires dans les emplois de direction", souligne Françoise Milewski, en charge à l'OFCE du programme Presage (Programme de recherche et d'enseignement des savoirs sur le genre).

Ainsi, en 2008, elles occupaient 20,1% des postes de directions des administrations (fonction publique d'Etat). Entre 2000 et 2006, cette part a progressé de 12% à 16%. "A ce rythme, il faudrait attendre… 54 ans pour que la représentation des femmes atteigne la part qu'elles ont dans les emplois", souligne Françoise Milewski.

Les nominations ne corrigent pas même la donne, note Françoise Milewski. Et celles du gouvernement "ne font guère exemple" : en 2008, les femmes représentaient 13,8% des emplois laissés à la décision du gouvernement, et 26,2% des autres emplois de direction. "Comme d'habitude, les postes de direction nommés par le gouvernement sont moins favorables aux femmes que les autres. Il est vrai que ce sont les plus prestigieux", note l'économiste.

Plus de contraintes dans le secteur privé

Le secteur public semble désormais "en retrait" sur le secteur privé dans le domaine de la lutte contre les inégalités entre hommes et femmes. La fonction publique n'est pas concernée par la loi dite des quotas, adoptée en janvier. Selon cette loi, la part des femmes dans les conseils d'administration devra atteindre 20% d'ici à 2014 et 40% d'ici à 2017, "sous peine d'annulation des nominations de ces conseils et de non versement des jetons de présence", rappelle Françoise Milewski.

Les entreprises privées sont par ailleurs "contraintes à publier tous les ans un rapport de situation comparée" (RSO) de la situation des hommes et des femmes. Les lois du 13 juillet 1983 et du 9 mai 2001 avaient établi que le gouvernement devait produire un document du même type tous les deux ans. "Le dixième rapport au parlement fut remis en 2006. Ce fut le dernier", s'indigne l'économiste.

La député UMP de Seine-Maritime, Françoise Guégot, s'apprête justement à rendre un rapport sur la situation au sein de la fonction publique. Il doit être remis le 7 mars au président de la République, selon le mensuel "Acteurs publics". Certaines des mesures que préconise le texte - notamment l'instauration de quotas - demanderont une traduction législative. Elles pourraient ainsi faire l'objet d'amendements au projet de loi sur la précarité dans la fonction publique, actuellement en négociation entre le gouvernement et les syndicats, indique le mensuel. A noter également que le rapport met en avant une différence de 7% de salaires "non expliquée", à poste équivalent, entre hommes et femmes.

Pour changer les choses, il faudrait "des objectifs chiffrés, des contraintes et des bilans annuels des efforts entrepris, avec une culture de résultat", estime pour sa part Françoise Milewski.

Commentaires 2
à écrit le 05/03/2011 à 17:33
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Coluche disait "tout le monde nait égaux c'est après que ça merde"

à écrit le 05/03/2011 à 12:28
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Peut etre qu'elles n'ont pas le meme indice mais ,depuis le temps que l'on parle de cela il doit bien y avoir eu des améliorations .Je sais que dans certaines administrations si ce n'est pas dans toutes ;les mamans disposent si besoin est ,de jours d...

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