Le secteur de la construction français est-il en panne ?

Annoncé comme un moteur de la croissance en 2011, le BTP paraît avoir des ratés en ce début d'année. A qui la faute ?
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"Tous les indicateurs du climat des affaires sont proches de leur moyenne historique et pointent vers une accélération de la croissance, excepté dans le secteur de la construction", a indiqué récemment la Commission européenne à l'occasion de la diffusion de ses prévisions de croissance pour 2011. L'Insee relève de son côté que le chiffre d'affaires du secteur a perdu 0,5% en décembre en glissement annuel, alors que, dans le même temps, celui de l'industrie manufacturière a gagné 7,2%. Que se passe-t-il donc dans le BTP ?

Les indications de Bruxelles reposent sur des indicateurs d'opinions et non d'activité, explique la FFB (Fédération française du bâtiment). En termes de volume d'activité, l'année 2010 et le début 2011 marquent un redressement indéniable, notamment dans le neuf, indique-t-elle. La construction dans le locatif social a produit 90.000 chantiers, un chiffre historique. L'accession à la propriété devrait se redresser sous l'effet du nouveau prêt à taux zéro. Seule la construction non résidentielle reste à la peine.

Le problème de ce début d'année est ailleurs. Au-delà des intempéries de l'hiver, le secteur est aux prises avec des prix toujours bas, notamment sur le neuf, estime la FFB. Ce qui explique à la fois le chiffre d'affaires en baisse et le sentiment négatif global des entrepreneurs. D'autant que les contrats en cours d'exécution ont été signés à prix ferme et n'incluent donc pas la hausse des matières premières actuelles.

Par ailleurs, si les entreprises sont astreintes par la LME (loi de modernisation de l'économie) à des délais de paiement plus courts, ce n'est pas le cas d'une partie de sa clientèle (particuliers, Etat). En conséquence, les besoins en trésorerie sont forts, souligne la FFB. D'autant que la situation de l'emploi semble moins mauvaise que par le passé. Le secteur affichera encore 15.000 suppressions de postes (solde entre les suppressions et les créations d'emploi) en 2011, soit trois fois qu'en 2010 où 45.000 postes avaient été supprimés...

Commentaires 5
à écrit le 12/03/2011 à 15:54
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Toujours la même question.Lassant de répéter que les administrations pléthoriques,besogneuses,freinent les dêpots d'autorisation de construire; Faîtes une enquête sur Argenteuil/Bezons et vous obtenez des réactions d'élus,mais aussi auprés des promo...

à écrit le 12/03/2011 à 14:01
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Je cite : "Le secteur est aux prises avec des prix toujours bas"... c'est une blague ? Les prix de l'immobilier sont désormais hors d'atteinte, y compris pour une de mes collègues qui est cadre moyen sup et son mari architecte. Les aides ont simpleme...

le 14/03/2011 à 14:44
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oui pour remplacer les aides aux investisseurs (qui se retrouvent dans les prix) par des aides à la personne primo accédante peut être moins de vente, mais pas forcément moins de marge. Si les prix pour les entreprises de la construction sont bas, c...

le 14/03/2011 à 22:19
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Au fond, la recette du Baron Haussmann est bonne. Il achetait de force si nécessaire, rasait, et revendait le terrain avec un gros cahier des charges sur les droits à construire. Mais, les pouvoirs publics pourraient charger des promoteurs de constru...

à écrit le 12/03/2011 à 8:29
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Devines La Tribune a qui la faute: - Etat (de 35,5 à 59,6 % de taxes indirectes ou masquées), - Chômage, - Marges des promoteurs, - Taux de crédit en train de flamber, - Inflation, - Nouveau PEL à chier, - Retour de boomerang de la cris...

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