Baccalauréat 2010 : des résultats qui se stabilisent

Le ministère de l'Education nationale a présenté mercredi les résultats définitifs du baccalauréat 2010. Taux de réussite et poussée de la voie professionnelle semblent se stabiliser.

La publication mercredi des indicateurs annuels de résultats des lycées a été l?occasion pour le ministère de l?Education nationale de communiquer les résultats définitifs du baccalauréat 2010. Ce qui pose à nouveau la question de la valeur du taux de réussite.

Après six années consécutives de hausse du taux de réussite, le cru 2010 a marqué le pas avec un très léger recul de 0,6 point à 85,6% soit 531.000 lauréats pour 621.200 candidats reçus. C?est surtout la voie générale qui a perdu des lauréats (87,3% de réussite contre 88,9% en 2009), notamment dans les séries ES et L, les séries technologiques en gagnant 1.829 à 81,6% (mais la voie technologique ne cesse de perdre des effectifs depuis 2004). Les bacs professionnels enregistrent, eux, un reflux avec 86,5% de réussite (-0,8 point) alors qu?ils avaient affiché un bond de 10,3 points en 2009.

Une stabilisation somme toute logique, après des années de hausse des effectifs et de redressement du taux de réussite. Michel Quéré, le directeur des services statistiques du ministère (DEPP), a d?ailleurs salué lors de la présentation de ces résultats, "une convergence des taux de réussite entre les trois séries" mais aussi des "modalités de passage du baccalauréat professionnel", ce dernier se passant désormais en trois ans comme les autres filières et non plus sur quatre ans. Enfin, les académies qui ont obtenu les meilleurs résultats restent celles de Grenoble (90,4%), Nantes (90,3%) et Rennes (89,9%), celles en bas de classement étant la Guyane (67,3%), la Martinique (79,8%), Créteil (78,4%) et Amiens (81,4%).

35% d?une génération n?a pas le bac

Mais au-delà de ce catalogue de taux de réussite, traditionnellement utilisé par les nostalgiques d?un diplôme réservé aux seules élites pour critiquer son niveau, plusieurs indicateurs viennent relativiser justement la facilité d?accès au baccalauréat. Tout d?abord, même si cette proportion progresse doucement, il n?y a toujours "que" 65,5% d?une classe d?âge (+ 0,2 point par rapport à 2009) qui décrochent ce sésame. On reste donc très loin du fameux objectif d?y amener 80 % d?une génération? même si en 1985, le ministre de l?Education d?alors, Jean-Pierre Chevènement évoquait le "niveau bac" et non son obtention.

Autre bémol, si l?on croise les taux de réussite par académie avec les taux d?accès au bac (c?est-à-dire leur capacité à amener les élèves de seconde jusqu?au diplôme), la donne change. Ainsi celle de Toulouse est-elle l?une des meilleures académie mais affiche un taux d?accès au bac très faible : cela veut dire que les bon élèves décrochent le bac mais que les moyens ne sont pas assez accompagnés et soutenus. L?illustration certainement d?un écart entre villes et zones rurales. A cet égard, le directeur général de l?enseignement scolaire (DGESCO), Jean-Michel Blanquer, a reconnu que les zones rurales constituaient  "l?angle mort de notre attention publique".

La comparaison vaut aussi pour les établissements, certains affichant des taux de réussite soviétiques grâce à une forte sélection mais étant incapables d?accompagner et de faire progresser les élèves moyens ou mauvais. Bref, dépourvue de cette "valeur ajoutée" mise en avant par le ministère dans ces indicateurs de résultats des lycées. D?après les chiffres du ministère, le taux de réussite, outre l?environnement de l?établissement que fréquente l?élève, est bien sûr aussi en grande partie dû à ses caractéristiques propres : les élèves qui ont le plus de chance de réussir ont 18 ans ou moins, sont enfants de cadres supérieurs ou d?enseignants, de préférence de sexe féminin et ont obtenu une moyenne supérieure à 14 au diplôme national du brevet. Le taux de réussite n?est donc qu?une donnée toute relative?

Commentaires 2
à écrit le 01/04/2011 à 12:18
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"valeur ajoutée"= comment le ministère de l'éducation dite nationale fait des statistiques à la soviétique pour privilégier le privé

à écrit le 01/04/2011 à 11:30
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Enseignement de masse , enseignement de merde ! mêmeJjaurès envoyait déjà ses gosses chez les jésuites ! Et ça continue à gauche car ils savent très bien que le produit enseignant est de plus en plus un assignat .

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