Pécresse veut doubler le potentiel de logements étudiant d'ici à 2020

Par Clarisse Jay  |   |  552  mots
L'objectif est d'atteindre, tous bailleurs confondus, 680.000 logements.

Des progrès mais peut mieux faire. C'est en substance l'appréciation qui devrait émerger ce mardi concernant la politique en matière de logement étudiant menée ces dernières années. La conférence nationale sur le logement étudiant qui se tient ce jour au Centre Georges Pompidou à Paris, doit "établir un plan d'action national pour les années à venir", avait promis l'été dernier Valérie Pécresse en inaugurant au Havre une résidence universitaire composée de conteneurs réaménagés.

Ces dernières années ont certes s'accomplir des progrès. L'été, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche s'était ainsi félicitée d'avoir atteint  "pour la première fois" les objectifs annuels du plan Anciaux avec 13.461 chambres d'étudiants livrées au cours de l'année universitaires 2010-2011 (8.523 réhabilitations et 4.938 constructions). Le députés UMP Jean-Paul Anciaux avait en effet fixé en 2004 un objectif de 7.000 réhabilitations et 5.000 constructions par an pendant 10 ans. Entre 2007 et 2010, les investissements en matière de logement eétudiant sont passés de 64 millions d'euros à 111,5 millions soit un bond de 74%, auxquels s'ajoutent 47 millions supplémentaires en 2009 au tire du plan de relance.

Mais on reste loin des objectifs du plan Anciaux : 44.0000 chambres ont été livrées depuis 2005 contre les 70.0000 prévues et on ne compte aujourd'hui que 160.000 logements sociaux (CROUS) contre 220.000 escomptées en 2014... et pour "1,3 million d'étudiants qui n'ahabitent pas chez leurs parents", selon la Confédération étudiante. Le retard accumulé paraît difficile à rattraper, notamment en région parisienne. Lundi, le président PS de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, a demandé au gouvernment de "faire de la construction massive de logements pour étudiants à loyers accessibles une priorité", rappelant que seulement "quatre étudiants sur cent trouvent à se loger en cité universitaire, contre huit sur cent dans le reste de la France". "Nous pouvons aller plus loin, notamment dans les grandes villes", admet aujourd'hui Jean-Paul Anciaux.

Faciliter l'accès aux HLM et au parc privé

L'objectif de la conférence nationale est donc, en réunissant tous les acteurs concernés (collectivités locales, promoteurs immobiliers, Crous, universités, bailleurs sociaux, associations comme l'Afev, résidences étudiantes) de passer en revue toutes les initiatives et pistes pouvant être généralisées. L'idée est en fait d'augmenter le parc en facilitant l'accès aux logements des parcs privés et sociaux. En prenant en compte ces derniers, on compte en fait aujourd'hui 340.000 logements étudiants. Valérie Pécresse veut atteindre les 680.000 dans les dix ans via des mesures d'assouplissements et en généralisant des initiatives originales tel le cautionnement d'étudiants par les Crous pour l'obtention d'un logement privé labellisé sur le modèle de ce qui se fait à Bordeaux avec le soutien de la CDC. Autres pistes défendues notamment par le secrétaire d'Etat au Logement : développer la colocation, notamment dans les HLM (cette disposition de la loi Boutin n'est pas appliquée) ainsi que l'élargissement de la garantie du risque locatif aux étudiants non boursiers. Tout récemment, Benoist Apparu a aussi proposé de surtaxer les bailleurs qui pratiquent des loyers abusifs pour les microsurfaces pour réprimer les nombreux abus dont sont victimes les étudiants en mal de logement.