Douze mesures pour atteindre 680.000 logements destinés aux étudiants

Valérie Pécresse a confirmé ce mardi, à l'occasion de la conférence nationale sur le logement étudiant, vouloir doubler à 680.000 le nombre de places dans les dix ans à venir, tous bailleurs confondus.
Valérie Pécresse a annoncé 12 mesures en faveur du logement étudiant.

Comment accélérer encore le parc immobilier à destination des étudiants ? Telle a été la grande question de la conférence nationale sur le logement étudiant qui s'est tenue ce mardi au Centre Georges Pompidou à Paris. L'objectif de cette conférence promise l'été dernier par la ministre de l'enseignement supérieur était d' "établir un plan d'action national pour les années à venir". Valérie Pécresse a donc précisé douze mesures et le secrétaire d'Etat au Logement évoqué un certain nombre de pistes.

Car si un effort certain a été accompli en la matière ces dernières années sous l'impulsion du plan Anciaux, la pénurie de logements étudiants est encore criante. Certes, en 2010-2011, avec 13.461 chambres livrées (8.523 réhabilitations et 4.938 constructions) les objectifs annuels fixés en 2004 par le député UMP Jean-Paul Anciaux (7.000 réhabilitations et 5.000 constructions par an pendant 10 ans) ont été atteints pour la première fois. Mais le retard s'est accumulé : 44.0000 chambres ont été livrées depuis 2005 contre les 70.0000 prévues et on ne compte aujourd'hui que 160.000 logements sociaux (Crous) contre les 220.000 projetés pour 2014.

L'Unef, principale organisation étudiante, a d'ailleurs demandé mardi matin d'accélérer ces mesures, rappelant que seulement 7% des étudiants ont aujourd'hui accès au parc social des Crous. Alors que dans le même temps, selon une enquête Ipsos pour le ministère de l'Enseignement supérieur diffusée à l'occasion de la conférence, 65% des étudiants ne logent pas aujourd'hui chez leur parent, contre 45% il y a seulement trois ans, ce qui illustre un fort "besoin d'autonomie", a souligné Valérie Pécresse.

"Objectifs raisonnables"

Dans ces conditions, la ministre a souhaité fixer des "objectifs raisonnables à l'horizon 2020". "Je pense que nous n'avons pas tout essayé", a-t-elle lancé, sachant qu'en période de restrictions budgétaires, l'effort de l'Etat doit être contenu (entre 2007 et 2010, les investissements en matière de logement étudiant sont passés de 64 millions d'euros à 111,5 millions soit un bond de 74%, plus 47 millions en 2009 au tire du plan de relance). La solution passe donc par un plus grand engagement des collectivités locales, des bailleurs sociaux mais aussi privés, des promoteur immobiliers, des universités et des Crous. Tous statuts confondus, on compte aujourd'hui 340.000 logements réservés à des étudiants. L'objectif du gouvernement est de doubler ce potentiel pour atteindre les 680.000 dans les 10 ans.

"Cet objectif est atteignable à condition de mobiliser tous les acteurs", a estimé la ministre, déclinant un train de douze mesures. Un tableau de bord national du logement étudiant va être mis en place dès la rentrée prochaine pour identifier les besoins et recenser les initiatives et un rendez-vous annuel et national sur le logement étudiants sera institué. Chaque site universitaire devra se doter d'un forum du logement pour aiguiller les démarches des étudiants, démarches facilités par la création d'un portail internet unique. Outre l'accélération de la construction de logement modulaires (ces fameux conteneurs réaménagés tels ceux inaugurés au Havre à l'été 2010), la ministre a aussi annoncé la mise en place d'un schéma directeur à l'échelle de chaque ville ou agglomération universitaire, sur le modèle de celui dont s'est doté la ville de Toulouse. Autre piste, qui s'inspire d'initiatives locales, le développement du logement intergénérationnel. Surtout, afin de faciliter l'accès au parc privé mais aussi d'éviter les abus, un label "logement étudiant Crous" va être mis en place.

L'objectif est d'encourager les propriétaires privés à louer à des étudiants leurs logements vacants tout en respectant certaines normes de qualité (surface, sécurité...). Prolongement de ce label, les Crous pourront se porter caution. La colocation et l'accès au parc HLM vont aussi être promus.

Limiter les abus

Parallèlement, comme l'a rappelé le secrétaire d'Etat au logement Benoist Apparu, Etat et partenaires sociaux vont étudier la possibilité d'étendre la garantie du risque locatif (GRL) aux étudiants non salariés et non boursiers. Autres points noirs traités : les pratiques frauduleuses qui ont court dans le parc locatif privé (qui accueille 35% des étudiants) ainsi que les loyers abusifs pratiqués pour les micro-surfaces vont être mieux combattus et sanctionnés. "Le prix moyen du mètre carré à Paris est de 22 euros. Or il monte à 50 à 70 euros pour les chambres de bonnes !", a condamné Benoist Apparu. Les revenus locatifs seront donc désormais surtaxés au-delà de 40 euros/m2. Un seuil destiné "à ne pas bloquer la rentabilité locative", a précisé le secrétaire d'Etat.

La plupart des organisations étudiantes se sont montrées déçues par ces mesures, regrettant le manque d'implication de l'Etat en faveur des logements Crous. En fait chacun se renvoie la balle. Les promoteurs immobiliers, par la voix de Marc Pigeon, président de la FPIF, ont estimé "manquer cruellement de terrain pour construire" et dénoncer le manque de volonté des élus ; ces derniers, représentés notamment par le président de l'Association des régions de France, Alain Rousset, ont au contraire regretté que les régions ne puissent pas obtenir le transfert de compétence en matière de logement des jeunes...

Commentaires 6
à écrit le 06/04/2011 à 17:51
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C'est drôle on ne parle pas d'amélioration des logements pour les personnes âgées et les handicapés qui sont autonome, celà doit être prévu après, car ces 2 catégories de gens eux aussi ils vôtent et si le gouvernement oublie comme d'habitude ces 2 c...

à écrit le 05/04/2011 à 21:18
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Pendant ce temps là à Paris Dauphine on entérine des droits d'inscription de 3000 euros oui vous avez bien lu 3000 euros ! pour s'inscrire dans un établissement publique en Master. Avec Sarkozy ou Pécresse ce sera bientôt les 10 000 euros que payent ...

à écrit le 05/04/2011 à 20:40
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des postes d'enseignants supprimés ( RGPP ) donc des conditions qui se dégradent mais des couchages pour rêver.

à écrit le 05/04/2011 à 18:05
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Il devrait en avoir moins à realiser car voici 4 années bientot aux commandes !Dommage de devoir toujours attendre des élections pour de telles annonces .

à écrit le 05/04/2011 à 17:02
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Comme dirait le juge de Roger Rabbit ( en coeur ! ) : On-rase-gratis.

à écrit le 05/04/2011 à 16:07
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S'il y a un domaine dans lequel les gouvernement actuel réussit grâce à Madame Pécresse (bien qu'améliorable) c'est celui de l'enseignement supérieur et de la recherche. Bravo Madame Pécresse vous donnez une bonne image du gouvernement Fillion, et v...

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