Primes contre dividendes : Sarkozy ne cèdera pas

La prime pour les salariés que le gouvernement souhaite voir votée en juin sera exonérée de charges sociales pour les petites entreprises a néanmoins précisé ce mardi le chef de l'Etat lors de sa rencontre avec les ouvriers d'une fonderie à Vrigne-aux-Bois dans les Ardennes.
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"Quand il y a la reprise j'affirme qu'il est normal que les salariés et les ouvriers à qui on a demandé des efforts pendant la crise bénéficient de la reprise, c'est un principe sur lequel je ne céderai pas".  A l'occasion de sa rencontre avec les ouvriers de la Fonte ardennaise, une entreprise située à Vrigne-aux-Bois dans la région Champagne-Ardenne, Nicolas Sarkozy a joué la carte de la fermeté alors que le patronat et les syndicats s'opposent - pour des raisons différentes - à la volonté du gouvernement d'instaurer l'obligation de versement d'une prime d'au moins 1.000 euros aux salariés des entreprises qui souhaitent augmenter les dividendes accordés à leurs actionnaires.

La prime sera exonérée de charges pour les "petites entreprises"

Les modalités précises de cette nouvelle disposition seront arrêtées dans les prochains jours mais le Président de la République a apporté une nouvelle précision. Les grandes entreprises devront entamer des négociations avec les syndicats pour le versement de cette prime. "Pour les petites entreprises, le gouvernement est prêt à dire à toutes celles qui verseraient une prime exceptionnelle qu'on l'exonérera de cotisations" a ajouté Nicolas Sarkozy, sans rentrer davantage dans le détail. Le montant de cette prime n'est, lui, pas non plus totalement arrêté même si le ministre du Budget François Baroin a évoqué le montant de 1.000 euros.

Cette énième visite d'usine a également offert l'occasion au chef de l'Etat de tenter de convaincre qu'il n'avait pas renié sa fibre sociale. D'abord en célébrant le "travail fantastique" de ses ouvriers et sa passion pour les usines, "là où on ne peut pas tricher (...) et où on est solidaire". Puis en égrenant les efforts de son gouvernement pour que, malgré la crise, "la France garde des usines". De la fin de la taxe professionnelle au crédit impôt recherche. "Dans les Ardennes, vous avez souffert plus que les autres" a tenu à souligner Nicolas Sarkozy, "mais maintenant, ça repart".

"Il est en campagne, comme les autres mais on n'est pas dupe"

La fermeté de Nicolas Sarkozy au sujet de cette désormais fameuse prime de 1.000 euros. "Il y a quand même une différence entre Total et nous, a réagi, prudent, le patron de la Fonte ardennaise Nicolas Grosdidier, "on verra". "Encore une promesse", a raillé la déléguée CFDT Nadine Baudion. "Un récidiviste sur les lieux de son crime", a même osé le député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan. Conclusion désabusée d'un salarié de la Fonte ardennaise interrogé par l'agence France Presse : "Il est en campagne, comme les autres mais on n'est pas dupe. Ici, ça fait longtemps qu'on ne les croit plus".

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