Pour ou contre la corrida ? La France a tranché

Par latribune.fr  |   |  353  mots
Copyright Reuters
L'inscription de la tauromachie sur la liste du patrimoine immatériel de la France a été actée par une commission du ministère de la Culture, qui avait donné un avis favorable à cette inscription au mois de janvier.

Le président de l'Observatoire national des cultures taurines, André Viard, a annoncé, vendredi à Arles, dans les Bouches-du-Rhône, l'inscription de la tauromachie sur la liste du patrimoine immatériel de la France. Cette décision a été actée par une commission du ministère de la Culture, qui avait donné un avis favorable à cette inscription au mois de janvier.

"Il s'agit d'un recensement ethnique d'une pratique factuelle. La tauromachie a été inscrite au patrimoine immatériel au même titre que la tarte Tatin, le fest-noz et les parfumeurs de Grasse" , a précisé à Reuters un porte parole du ministère. "Cela n'apporte aucune appellation morale particulière, ni aide à cette pratique". L'Observatoire des cultures taurines, qui fédère l'ensemble des associations liées à la tauromachie en France, a qualifié d'historique cette décision.

"La France devient le premier pays taurin à réaliser ce geste", a dit André Viard. "Cette mesure constitue la reconnaissance, par l'instance compétente, de la dimension culturelle de la tauromachie telle qu'elle se pratique et telle qu'elle est vécue dans notre pays par les professionnels et par les amateurs qui composent le monde taurin français."

Les opposants à la corrida se sont pour leur part déclarés "surpris et choqués" par cette décision. "Notre gouvernement est le seul à reconnaître au patrimoine immatériel français une activité réprimée par le code pénal partout dans l'hexagone, excepté, par dérogation, dans certaines localités", s'est indigné dans un communiqué l'Alliance Anticorrida, qui a qualifié de "honteuse" cette décision.

"Chaque année, cela recommence", a relativisé le vice-président du Comité radicalement anti-corrida (CRAC), Jean-Pierre Garrigues. "Les pays avaient jusqu'au 31 mars pour proposer de nouveaux dossiers à inscrire au patrimoine immatériel de l'Unesco. La probabilité de voir la France faire une telle proposition est proche de zéro. Le risque est davantage présent avec des pays comme le Mexique", a-t-il dit. Introduite en France au milieu du XIX siècle, la corrida est pratiquée dans une quarantaine de villes d'une douzaine de départements français.