Le déficit énergétique de la France s'est creusé l'an passé. Il est passé de 39,7 milliards en 2009 à 47,8 milliards en 2010, selon une enquête de la direction générale des Douanes publiée ce mercredi. Ces chiffres n'ont rien d'étonnant, l'année 2010 ayant été marquée à la fois par la flambée des prix du pétrole (+29% pour le baril de Brent) et par la reprise de l'activité économique.
"Le creusement du déficit est engagé depuis le début des années 2000 et résulte principalement d'une hausse continue (hormis la parenthèse de 2009 due à la récession) du prix du baril de pétrole" soulignent les auteurs de ce rapport? Depuis 2003, il compte ainsi pour moitié du déficit de la balance commerciale française.
En revanche, la part de ce déficit dans le PIB a considérablement baissé par rapport aux chocs pétroliers de 1974 et 1981. Elle s'est établie à 2,5%, contre 3,8% et 4,9% respectivement. Deux raisons à cela, d'une part "l'économie française est moins gourmande en énergie", d'autre part "la dépendance au pétrole s'avère moins étroite que par le passé, en raison notamment du développement du nucléaire", souligne le document. Ce ratio s'élève à 3% en Espagne et en Allemagne et à 3,3% en Italie.
A noter que la facture du pétrole n'a pas seulement pesé sur les comptes de l'Etat, mais aussi sur ceux des ménages. En avril, les prix à la consommation des produits pétroliers avaient augmenté de 17,9% sur un an. Ce renchérissement est visible sur les prix des carburants (+16% en avril sur un an). Les tarifs du gaz de ville ont pour leur part augmenté de 10%, après une hausse des tarifs de 5% le 1er avril. Au total, l'énergie a augmenté de 13,7% sur un an, souligne l'Insee.
