Des idées pour limiter l'échec des étudiants

Réduire de moitié l'échec des étudiants de l'enseignement supérieur, tel est l'objectif annoncé ce mardi dans un rapport du sénateur Christian Demuynck. Ce document propose plus de 70 réformes pour combattre le décrochage.
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Comment éviter que les jeunes n'abandonnent leurs études ? Pour réduire de moitié le décrochage d'ici dix ans, alors que l'échec touche 20% des étudiants toutes filières confondues, Christian Demuynck, sénateur UMP de Seine-Saint-Denis, propose une série de solutions dans un rapport publié ce mardi. L'accent est mis sur la réorientation et l'intégration plus forte des étudiants dans le monde professionnel.

Orientation, réorientation

L'une des premières solutions consiste à "limiter l'effet d'éviction et les orientations par défaut" en poussant les bacheliers des filières professionnelles et technologiques vers les formations courtes. En effet, ce sont surtout ces étudiants qui décrochent à l'université. Ils sont 66% de bacheliers professionnels dans ce cas et 33% de bacheliers des filières technologiques à échouer à l'université contre 8% d'étudiants ayant obtenu un baccalauréat général.

Les auteurs du rapport proposent d'imposer des quotas 60% d'étudiants ayant un bac "pro" ou "techno" dans sections de technicien supérieur (STS) et de 40% dans les Instituts universitaires de technologie (IUT). Cette mesure pourrait être d'autant plus justifiée que la part de candidats au baccalauréat professionnel augmente. Il est aussi suggéré de réserver des places pour les autres, ceux qui souhaiteraient se réorienter à l'issue d'une ou deux années d'études à l'université. 

Par ailleurs, les membres de la commission chargée d'établir cette enquête préconisent d'améliorer la procédure d'admission post-bac avec, notamment, l'idée d'exiger une lettre de motivation de la part des étudiants lors de l'envoi du dossier d'inscription dans un établissement d'études supérieures.

Ensuite, des "semestre tremplins" pourraient être mis en place afin que les étudiants décrocheurs passent plus facilement d'une formation à l'autre ou de l'université aux études courtes. La passerelle consisterait notamment à proposer de conserver des crédits ou bien de faire des stages ou un apprentissage.

Projet professionnel

Partant du constat que l'échec au début des études provient surtout d'un "manque de sens" et du sentiment de ne pas très bien cerner ses perspectives professionnelle à l'issu des études, ce rapport propose de généraliser le "projet professionnel de l'étudiant". Une série de questions sur l'activité future de l'étudiant, des enquêtes à mener dans le milieu visé, une synthèse et une présentation orale du projet à fournir... ces étapes sont déjà mises en place dans une quarantaine d'établissement en première et deuxième année de licence. Elles pourraient devenir obligatoire si l'idée est retenue.

Le manque de temps consacré aux études par ceux qui sont contraints de travailler pendant les périodes scolaires constitue une autre grande cause d'échec à l'université . Pour y remédier, tout en intégrant les études au parcours professionnel, il est par exemple conseillé de prendre en compte ce travail dans le cursus scolaire. C'est le cas dans le département d'économie gestion de l'Université Paris Est Créteil. Pour que le travail rapporte des points, il faut toutefois qu'il fasse l'objet d'une production académique. Toutefois, rien n'est proposé pour les étudiants des filières littéraires employés dans la restauration ou la grande distribution...

SMS et twitter pour aider étudiants fragiles

Eviter le décrochage passe évidemment par une aide aux étudiants en difficulté. Pour ce faire, le rapporteur propose des solutions habituelles comme le tutorat, les sessions d'été, l'aide personnalisée. D'autres idées s'adaptent aux moyens de communication utilisés par les étudiants. Il s'agirait par exemple de mettre en place "une communication numérique intense (Espace numérique de travail, SMS, twitter) pour informer les étudiants en difficulté".

La fin de la "sélection par l'échec"

Plusieurs solutions sont envisagées pour lutter contre "La 'sélection par l'échec' " pratiquée par certaines Unités de formation utilisant l'écrémage en fin de première année par une notation sévère. Modifier les coefficients en cours d'année pour que les premières notes ne découragent pas, généraliser l'évaluation par les questionnaires à choix multiple, ou encore mutualiser des enseignements pour proposer des examens externalisés comme le test d'anglais TOEFL - qu'il est possible de repasser plusieurs fois... telles sont les propositions formulées. Le rapport préconise par ailleurs de mettre en place des "contrats de réussite" pour ceux qui ne valident pas un semestre et de permettre à certains de passer leur licence en quatre ou cinq ans au lieu de trois.

Cérémonies de remise de diplôme

Enfin, le sénateur et son équipe conseillent de renforcer la "sociabilité" à l'université en renforçant le sentiment d'appartenance des étudiants à leur faculté. Semaine de pré-rentrée, photos de promo, cérémonies solennelles et même "produits dérivés" sont ainsi suggérés.

Commentaires 4
à écrit le 15/06/2011 à 14:55
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Ca fait 30 ans que des tas d'étudiants se font hacher en 1ère année de fac. C'est pas nouveau. Quand on est pas motivé ou pas autonome, la fac c'est pas pour vous. Clair.

à écrit le 15/06/2011 à 12:24
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aujourd'hui si on a pas un master on a rien, on est rien( en tout cas rien qui ne puisse être compensé par quelques années de travail pour donner l'apprentissage équivalent au diplôme), pour les américains leur demande est encore plus élevée car ce q...

à écrit le 15/06/2011 à 9:52
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Dans cet article, l'orthographe est elle aussi en échec (voir paragraphe"Projet professionnel").

à écrit le 14/06/2011 à 21:08
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Pourquoi tant se focaliser sur l'échec étudiant? La sélection de la part des universités est assumée, veut-on les contraindre à diplômer 80% des inscrits?! Le problème du taux important d'échec en première année est le niveau insuffisant des élèves q...

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