Des économistes plaident pour une refondation de la politique industrielle de la France

Remis ce vendredi à Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, un rapport du Conseil d'analyse économique (CAE) demande à l'Etat de réinventer sa politique industrielle pour réparer les dégâts de la crise. Une réforme fiscale ambitieuse est également jugée prioritaire.
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En 2007, dans un rapport intitulé "Les leviers de la croissance française", identifiait "les voies et moyens pour gagner le point de PIB de croissance supplémentaire nécessaire pour assurer la pérennité de notre système social". Relancer les investissements d'avenir (éducation, formation, innovation R&D...) faisait notamment partie des priorités.

Quatre ans après la publication du rapport intitulé "Les leviers de la croissance française", le Conseil d'analyse économique (CAE) se penche à nouveau sur "les voies et moyens pour gagner le point de PIB de croissance supplémentaire nécessaire pour assurer la pérennité de notre système social".

Les priorités - favoriser les investissements d'avenir - n'ont pas changé. Le contexte si. Afin de tenir compte des dégâts provoqués par la crise de 2008-2009, le CAE ajuste ses recommandations. Dans un rapport intitulé "Crise et croissance : unes stratégie pour la France" remis vendredi à Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, le CAE appelle à une refondation de la politique industrielle pour desserrer la contrainte extérieure qui s'exprime par le problème de la soutenabilité et du financement de la dette souveraine. Pour y parvenir, les auteurs de ce rapport, Philippe Aghion (Harvard University), Gilbert Cette (Banque de France), Elie Cohen (CNRS) et Mathilde Lemoine (HSBC) suggèrent de développer des aides sectorielles, aides dont l'efficacité serait d'autant plus fortes qu'elles seraient décentralisées et déconcentrées, c'est-à-dire saupoudrées sur une multitude de projets. Une stratégie opposée à celle appliquée dans le cadre du Grand emprunt.

"La contrainte budgétaire et fiscale s'est quant à elle affirmée avec une vigueur nouvelle à la faveur de la crise", expliquent-ils, soulignant l'urgence de mettre en oeuvre une réforme fiscale ambitieuse. Comment ? Les outils à la disposition de l'exécutif sont assez nombreux : refonte du régime des niches pour dégager des ressources nouvelles permettant de financer la stratégie de croissance ; substitution accélérée des charges patronales pesant sur le travail par un transfert sur la CSG ou - "ce qui nous paraît cependant moins performant", expliquent les auteurs - sur la TVA, afin de stimuler la compétitivité. "Restaurer la confiance dans l'équité de notre système fiscal suppose de mieux lier l'impôt à la capacité contributive. Par ailleurs, inciter à l'investissement suppose qu'on ne commette pas l'erreur, au nom de la simplification de notre système fiscal, d'une taxation confiscatoire des revenus du capital. Enfin, des dispositions visant à inciter davantage à l'investissement sont à envisager", poursuivent-ils.

Commentaires 3
à écrit le 27/06/2011 à 21:58
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L'on pourra présenter tous les rapports que l'on veut si l'on ne s'en sert uniquement comme tableau de bord et en second lieu pour monter que l'on à l'esprit les problèmes de notre société, mais d'une façon subliminale, que l'on n'entend pas les rég...

à écrit le 27/06/2011 à 18:50
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Des aides pour les PME? on connait la suite... les investisseurs privés n'ont plus confiance dans les promesses.

à écrit le 27/06/2011 à 13:31
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Pourquoi avoir tardé + de 30 ans à soumettre cette règle aux systèmes banciers et industriel de çe pays, il faut que cette thèse soit faites 8 mois avant les présidentielles, c'est se moquer des français de tout bord, on verra les résultats en mai 20...

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