Social : "Les partenaires sociaux doivent négocier une augmentation de salaires"

Par Propos recueillis par Fabien Piliu  |   |  347  mots
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L'avis de Karine Berger, Associée d'EcoMining

« Parce que le temps est compté, le ministre de l'Économie doit faire preuve de pragmatisme et agir utilement. Il serait décevant que la période qui nous sépare des prochaines élections se résume au seul lancement de ballons d'essai sans effet réel sur le quotidien des ménages et des entreprises. L'heure n'est plus aux débats stériles.

Ainsi, parallèlement à l'objectif de tenir les dépenses publiques, essentiel, il faut également relancer les négociations entre les partenaires sociaux, les syndicats et les organisations patronales, sur la question des salaires.

L'enjeu est double pour le ministre de l'Économie. Une hausse des salaires et donc du pouvoir d'achat permettrait de soutenir la consommation des ménages qui est encore et toujours le seul moteur de l'économie à tourner à un rythme encore convenable. En effet, il ne faut pas compter sur l'investissement, privé ou public, ni sur le commerce extérieur pour tirer la croissance. Il faut bien se mettre dans la tête que, si la consommation des ménages flanche, les hypothèses de croissance des prochaines années ne se réaliseront pas. Or, c'est sur ces prévisions que repose le programme de stabilité 2011-2014 qui contient les objectifs du gouvernement de réduction de déficit budgétaire. On peut facilement imaginer les dégâts que provoquerait une chute de la consommation et donc d'une croissance moins bonne que prévu sur la note de la France...

Sur le plan politique, relancer les négociations sur le partage des fruits de la croissance serait également bienvenu car, compte tenu du niveau de l'inflation, les salaires d'une grande partie des ménages sont aujourd'hui gelés. Si les entreprises ne parviennent pas à créer des emplois en nombre suffisant pour réduire le taux de chômage, il faut au moins que les salariés voient leurs rémunérations progresser. Avant les élections, il serait imprudent de laisser les Français puiser dans leur épargne pour assurer un simple maintien de leur niveau de vie. »