Le budget de l'Elysée reçoit l'appréciation "bien, mais peut mieux faire"

Par Eric Benhamou et Agathe Machecourt  |   |  571  mots
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Le président de la Cour des comptes a salué la "gestion plus rigoureuse" de l'Elysée. Mais certaines dépenses disproportionnées gâchent le tableau: un voyage en Haute-Marne à 300.000 euros, un arbre de Noël qui revient à 350 euros par enfant...

Bien mais peut mieux faire. Telles sont, en substance, les conclusions de la Cour des comptes sur la gestion des comptes de l'Élysée en 2010. Le précédent exercice avait donné lieu à une violente polémique sur les modalités d'achat de sondages politiques par la présidence, malgré un quitus des magistrats sur l'amélioration de la transparence.

La remise du rapport sur les finances de la présidence de la république s?est cette fois faite en douceur. L?Elysée, bon élève, a suivi les recommandations qui lui ont été faites depuis 2008, malgré quelques efforts qui restent à faire.

"Les recommandations de la Cour des comptes ont été prises en compte, et on observe une nette amélioration de la gestion du budget élyséen", commente Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, lors de la conférence de presse qui suit la remise du rapport à Nicolas Sarkozy ce lundi.

L?enveloppe allouée à la présidence est passée de 110,4 à 111 millions d?euros, soit une augmentation de 0,6%. Les ressources propres, ont, elles augmenté grâce à un rendement de placements passé de 20.660,49 euros en 2008, à 222.535,51 puis 454.402,77 en 2009 et 2010.

Des coupes significatives ont été opérées, notamment dans les budget de la communication ou les frais de télécommunication, qui ont presque diminué de moitié. Les sujets polémiques ont été traités efficacement : la suppression de la garden party avait représenté une économie de 700.000 euros, ou les dépenses pour les sondages commandés par l'Elysée ont baissé de 50% et sont bien payés par l'Elysée. Enfin, le recours aux appels d'offres plutôt qu'à des bons de commande a sensiblement fait diminuer un certain nombre de dépenses inconsidérées de l'Elysée.

Rogner sur les frais de déplacements

Sur la liste des frais mis en cause dans le précédent rapport, figuraient les déplacements du Président et le nombre de collaborateurs inclus dans la délégation. Un sujet sur lequel des efforts ont été faits. Lors du déplacement annuel pour l?assemblée générale des Nations unies à New York le 9 novembre 2010, par exemple, la délégation était composée de 76 participants, contre 132 en 2009. Le coût du voyage a ainsi été de 780.214 euros, soit une baisse de 39,1% par rapport à 2009. Globalement, pour un nombre de déplacements similaires à l?année précédente, le budget voyage a été ramené à 16,7% des crédits passant de 19,7 à 18,8 millions d?euros de 2009 à 2010.

La Cour des comptes salue finalement l?effort fourni par l?Elysée mais relève toutefois un écart entre la diminution significative des dépenses en matière de déplacements internationaux et celle, moindre, qui concerne les voyages à l?intérieur de l?Hexagone, et demande à la présidence de se pencher sur le sujet. Car la Cour des comptes a tout de même relevé une facture proche de 300.000 euros pour un déplacement... en Haute-Marne

Autres postes de dépenses pointés du doigt lors du précédent rapport et qui restent à contrôler : le prix de revient de la restauration, encore trop élevé, ou, plus anecdotique, l?arbre de Noël, qui même si son coût a diminué de 34% depuis 2008, reste de 350 euros par enfant. Dernière précision : le nouvel Airbus présidentiel aura finalement coûté 260 millions d'euros.