Pas de « sommet social », mais Fillon recevra très vite les leaders syndicaux

Par Isabelle Moreau  |   |  415  mots
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L'heure de la rentrée sociale n'a pas encore sonné que déjà les syndicats font entendre des voix discordantes. Invité mercredi de la matinale sur France Info, François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a réclamé que soit organisé un « sommet social » avant le 24 août, date à laquelle le gouvernement doit dévoiler ses mesures destinées à réduire le déficit de la France. Il a jugé qu'il « serait totalement aberrant » que les représentants des salariés ne soient pas entendus avant que le gouvernement n'annonce ses décisions. Mais pour Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, « ce n'est pas une bonne idée ». Au sommet social, il préfère les entretiens bilatéraux entre François Fillon et les acteurs sociaux. Sa proposition, partagée par la CFTC, a aussitôt été entendue par le Premier ministre qui s'entretiendra « dans les tout prochains jours » avec les principaux dirigeants syndicaux des sujets économiques et sociaux de rentrée, a indiqué mercredi dans un communiqué l'Hôtel Matignon. « Un tour d'horizon » qui démarrera au début de la semaine prochaine. Nul doute que lors de ces rencontres les syndicats feront connaître leurs critiques et desiderata dans le cadre de l'élaboration des mesures destinées à réduire les déficits publics. Le leader de FO a redit qu'il n'était pas hostile par principe aux économies, mais « cela dépend où. S'ils (l'exécutif) veulent regarder du côté de la niche fiscale sur les investissements en outre-mer ou les exonérations de cotisations sociales patronales, cela ne nous gêne pas », a-t-il dit. De son côté, la CGT estime, dans un communiqué, qu'après la rencontre mardi entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel « le pire est à craindre » le 24 août.

En attendant les bilatérales avec le chef du gouvernement, les organisations syndicales reprendront langue lors d'une intersyndicale organisée ce jeudi. La rencontre permettra notamment de faire le point sur l'opportunité - ou non - d'organiser une mobilisation à la rentrée. Les discussions s'annoncent tendues. Avant la trêve estivale, la CGT avait en effet proposé, sans consulter l'intersyndicale, une journée d'action à la rentrée. « Nous avons bien noté que notre proposition de préparer dès maintenant une mobilisation interprofessionnelle unitaire n'avait pas reçu un accueil d'un enthousiasme débordant », reconnaissait d'ailleurs Bernard Thibault dans un entretien au « Monde » daté du 25 juillet.

Isabelle Moreau