Les salaires pourraient progresser de 3% en 2012 grâce aux augmentations individuelles

Par Isabelle Moreau  |   |  526  mots
Copyright Reuters
L'enquête annuelle du cabinet Aon Hewitt montre une progression significative de la part des rémunérations variables de l'ensemble des salariés.

Les salariés vont peut-être retrouver le sourire l'an prochain, mais ne sabreront pas le champagne. Selon une étude du cabinet Aon Hewitt dévoilée mardi, les entreprises françaises prévoient des augmentations de salaires, individuelles et collectives, de l'ordre de 3 % en 2012. Des prévisions en hausse par rapport à 2011, « où les hausses salariales ont finalement atteint 2,8 %, davantage que les 2,6 % qu'elles anticipaient il y a 6 ou 7 mois », rappelle Ariane de Calbiac, responsable des politiques de rémunération chez Aon Hewitt. C'est mieux, mais encore à distance des niveaux atteints avant la crise de 2008, où les augmentations tournaient autour de 3,3 %.

Pour 2012, le cabinet Aon Hewitt, qui a réalisé son étude annuelle en interrogeant 183 entreprises de toutes tailles et de tous secteurs du 1er juillet au 19 août, table sur des augmentations générales tournant autour de 1,9 % (1,7 % en 2011), soit au niveau de l'inflation prévue en 2011 et des augmentations individuelles de 2,7 % (contre 2,3 % en 2011). Si les augmentations générales avaient le vent en poupe dans les entreprises pendant la crise (incluant parfois même les cadres), les perspectives montrent un retour au schéma plus classique de distribution d'augmentations individuelles pour les cadres, tandis que les augmentations générales concerneraient en premier lieu les ouvriers et employés. Pour l'année prochaine, les axes prioritaires des entreprises seront donc le maintien du pouvoir d'achat, la rétention des talents et la maîtrise des coûts.

Les packages en vogue

Autre tendance forte pointée par le cabinet, la part importante des rémunérations variables (c'est-à-dire en plus du salaire) dans les entreprises françaises. Celles-ci étaient pratiquées pour les cadres (hors dirigeants) par 70 % des entreprises en 2000, elles le sont aujourd'hui à hauteur de 94 %. Pour les employés et ouvriers, la tendance est la même. Les entreprises pratiquant ce type de rémunération sont passées de 20-30 % en 2000... à 80 % en 2011. Cette année toujours, le cabinet observe que 70 % des entreprises ont augmenté leurs enveloppes de rémunération variable. Deux raisons à cela : « Soit elles souhaitent mieux récompenser leurs salariés ; soit elles proposent à davantage de salariés ce mode de rémunération », explique Ariane de Calbiac.

Très prisée par les entreprises en raison de sa flexibilité, la rémunération variable liée à des objectifs - et autrefois réservée aux fonctions commerciales - a fructifié en période de crise. Une pratique qui devrait continuer de prospérer.

Par ailleurs, conscientes que les salariés ne s'intéressent plus seulement au chiffre qui se trouve en bas de leur fiche de paye - plus d'un salarié sur deux se déclare prêt à consacrer une partie de son salaire pour améliorer sa future retraite et un sur trois à consacrer une part de son salaire pour améliorer sa couverture frais de santé, note le cabinet Eon Hewitt -, les entreprises proposent de plus en plus de package de rémunérations à leurs salariés. Sur les conseils notamment du cabinet Aon Hewitt qui les incite à « formaliser en euros » la valeur des autres éléments de la rémunération (mutuelle, prévoyance, retraite).