Laurence Parisot rejette toute idée de nationalisation des banques françaises

Par Isabelle Moreau  |   |  512  mots
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Lors de sa conférence de presse mensuelle mardi, Laurence Parisot a indiqué avoir proposé au patronat allemand de travailler à plus de convergence européenne. Elle a également rappelé son attachement à l'euro et l'absence de risque de faillite des banques françaises.

La crise de la zone euro et la situation financière des banques ont été au c?ur des discussions du conseil exécutif du Medef de lundi.  Lors de la conférence de presse mensuelle organisée mardi  Laurence Parisot a assuré que les patronats français et allemand « veulent garder l'euro et aller plus loin dans la construction européenne ». Elle a également annoncé la mise en place d'une coopération pour renforcer les convergences européennes.

Un groupe de travail franco-allemand

L'organisation patronale a ainsi proposé à ses « homologues allemands BDI et BDA - et nous savons qu'ils vont accepter - de mettre en place un groupe de travail commun regroupant des membres de nos instances respectives pour travailler ensemble à plus de convergences » en Europe, a dit la patronne des patrons français.

Il s'agit, selon elle, d'un « message aux investisseurs et à ceux qui doutent de la volonté de défendre l'euro ». « Nous répondons, nous patronat français et allemand : nous sommes prêts à aller plus loin », « c'est la zone euro II que nous sommes en train de préparer ».

Selon Laurence Parisot, pour aller vers une « intégration politique renforcée » en Europe et dans la zone euro, il faut « préparer des convergences fiscales, mais aussi sociales. Ensemble, on pourra définir les conditions d'une compétition équitable ».

Rappelant la « situation extraordinairement difficile » des Grecs, Laurence Parisot a affirmé qu' « il faut les aider à retrouver le plus vite possible le chemin de la croissance « via les investissements et le développement de projets ». Le Medef en discutera « avec ses homologues allemands » et dira à la Commission européenne qu' « il y a une aide à apporter dans cette direction à la Grèce ».

"Les banques sont en bonne santé"

Laurence Parisot s'est également montrée rassurante sur la situation des banques françaises, très impactées par la crise de la dette : elles « sont en bonne santé et rien ne justifie le besoin de recapitalisation d'urgence », a-t-elle affirmé.

Elle a également mis en garde contre les « prophéties auto-réalisatrices » expliquant que « de manière très objective, les fonds propres des banques françaises sont extraordinairement élevés » et que « pour plusieurs d'entre elles, ces fonds ont été presque multipliés par deux depuis 2008. Est-ce que du coup, il faut se poser la question d'une nationalisation partielle des banques ? Non, car il n'y a pas de risques de faillite ».

Selon elle, une nationalisation des quatre grandes banques françaises « engloutirait pratiquement tout le PIB français d'une année », « ce sont des ordres de grandeurs qui ne sont pas du tout gérables et absorbables" », a-t-elle estimé. Et « si --avec un grand si-- il y avait un défaut grec », le coût « serait visible dans les comptes des banques, mais il serait tout à fait absorbable », a t-elle ajouté.

Enfin, Laurence Parisot a relevé que « si les banques sont attaquées, c'est parce qu'il y a un doute sur les Etats ». C'est la raison pour laquelle « l'assainissement des finances publiques des Etats doit rester la priorité », selon elle.