Budget 2012 : Un plan antidéficit pour sauver le fragile AAA de la France

L'obsession du gouvernement est de rassurer les marchés sur la note française, une des moins solides.
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Valérie Pécresse ne s'en cache pas : ce budget 2012 est d'abord un message envoyé aux marchés et aux agences de notation. Il s'agit d'abord de sauver ce qu'Alain Minc a appelé récemment notre « trésor national », la note « triple A » sur la dette de la France. Il est vrai que l'enjeu n'est pas mince : la perte de cette note entraînerait non seulement un renchérissement du coût de refinancement de la dette française, qui menacerait la stabilité à long terme du pays, mais elle mettrait également à mal le Fonds européen de stabilité financière et son successeur, le mécanisme européen de stabilité.

Pourraient-ils en effet alors encore être notés AAA avec le seul soutien de poids de l'Allemagne ? Certes, pour le moment, le danger d'une dégradation de la France n'est pas d'actualité, les agences de notation l'ont toutes réaffirmé en août. Il n'empêche, comme le soulignait ce mercredi la ministre du Budget, Paris se sait « scruté ».

Car la situation objective de la France dans l'univers des pays notés AAA est assez précaire. Un tour d'horizon des grands agrégats permet de le confirmer. La dette brute française rapportée au PIB est, à 84,1 % prévus à la fin de l'année, la plus forte parmi les pays les mieux notés (si l'on exclut les États-Unis dégradés depuis le 5 août par S&P). Son déficit budgétaire de 5,7 % du PIB n'est dépassé que par les 8,6 % du Royaume-Uni. Le ratio français des dépenses publiques sur la richesse nationale n'est également surpassé que par le Danemark. Enfin, ni la molle croissance française, qui devrait être en 2011 moitié moins vive que celle de l'Allemagne, ni l'effrayant déficit des comptes courants, ni encore les rigidités du marché du travail ou la période électorale dans laquelle entre le pays ne plaident en faveur du maintien du triple A hexagonal.

En dehors des « trois grandes », certaines agences de notation reconnues par les autorités de régulation, comme Feri Rating en Allemagne, ont du reste déjà dégradé, et depuis longtemps, la note française. Le triple A français n'a donc pas la même solidité que celui de l'Allemagne. Le budget 2012 est-il en mesure de renforcer la position française ? Il ne semble pas. L'effort consenti semble sans commune mesure avec celui réalisé par Berlin qui, malgré sa forte croissance, a maintenu son plan de rigueur de 82 milliards d'euros.

Commentaires 2
à écrit le 06/10/2011 à 9:33
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Tôt ou tard la note de la France sera dégradée. Surtout si les Socialistes reviennent puisque Martine, entre autres, ne s'intéresse à ce genre de détail.

à écrit le 29/09/2011 à 10:35
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Bonjour , j 'aprecie la une de La Tribune papier Mister TAX-MAN -(MOI) pour le plus grand plaisir de la main anonyme ! J'attends 2012 pour voir les électeurs sont toujours des veaux!!!!!!! Salutations

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