Les pistes à l'étude pour améliorer la compétitivité de la France

Par Isabelle Moreau  |   |  566  mots
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Saisi par François Fillon en mars dernier, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a rendu mercredi un avis sur la compétitivité de la France et de ses principaux partenaires, l'Allemagne en tête.

Malgré ses importants avantages concurrentiels, le retard de la France en terme de compétitivité s'accentue. C'est en substance le constat dressé par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) dans un avis rendu mercredi 12 octobre.

Partant du principe que la compétitivité s'apprécie par « l'aptitude d'un territoire à maintenir et à attirer les activités et par celle des entreprises à faire face à leurs concurrents », le CESE estime que l'économie française montre des signes de faiblesse depuis le début des années 2000. Ce qui se traduit concrètement par des pertes de parts de marché, particulièrement dans la zone euro, et se mesure notamment avec les chiffres du déficit, qui passerait de 51 milliards d'euros en 2010 à 70 milliards d'euros en 2011.

Trop peu d'entreprises de taille intermédiaire

L'explication de cette situation tiendrait notamment au fait que la France compte trop peu d'entreprises intermédiaires. « En 2007, l'Insee en dénombrait 4.510 en France, contre 10.000 en Allemagne. Or elles ont un fort potentiel de développement à l'étranger et sont porteuses d'innovation : alors que efforts de recherche dans le secteur privé sont insuffisants, c'est un point que devons prendre en compte », estime Isabelle de Kerviler, expert-comptable et rapporteur de l'avis du CESE.

Celle qui est aussi vice-présidente de la section activités économiques du CESE rappelle également qu'« entre 2010 et 2011, les chercheurs allemands ont déposé trois fois plus de brevets que les chercheurs français ».

Autre explication avancée par le CES : le mode de fonctionnement du système bancaire français qui rend difficile l'accès au crédit. Une difficulté d'ailleurs renforcée par la crise.

Les atouts de la France

Pour autant, la France ne manque pas d'atout. Isabelle de Kerviler met ainsi en avant « sa situation géographique, son potentiel maritime, son maillage territorial et la qualité de services publics et des infrastructures (..) sa puissance dans le secteur des services ou encore son niveau de protection sociale ». Reste toutefois à améliorer « le niveau de formation qui se dégrade et l'image dévalorisée de l'industrie ».

Pour inverser cette tendance, le CESE formule un certain nombre de propositions. Il suggère notamment de clarifier la coordination des différents instruments créés pour doper la politique industrielle française, à savoir la conférence nationale de l'industrie, le Fonds stratégique d'investissement (FSI, le commissariat général à l'investissement ou le Médiateur du Crédit. Et de l'accompagner d'une véritable politique d'industrialisation de la France - en soutenant les investissements qui en découlent - mais également à l'échelon européen.

Favoriser le développement durable

Le CESE préconise également d'améliorer l'environnement des entreprises. Ce qui passe par un « cadre renouvelé pour le financement des entreprises » et « une modernisation des infrastructures en liaison avec les territoires ». Il rappelle également que le soutien à la recherche est un « facteur essentiel de la compétitivité ». Quant au développement de l'innovation, il passe « par une meilleure synergie entre recherche fondamentale et recherche appliquée et entre recherche publique et privée ».

Enfin, le CESE rappelle que l'accent doit être mis sur la mutation écologique de notre économie. Une démarche de développement durable qui doit être aussi être entendue dans les relations entre les entreprises et les banques : le financement des entreprises doit être davantage tournée vers le développement économique, notamment des PME », insiste le palais d'Iéna.