Les trois thèmes qui pourraient être au coeur de la campagne

Par Isabelle Moreau  |   |  488  mots
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Dans sa note de conjoncture sociale 2011-2012, Entreprise & Personnel, qui regroupe plus de 110 entreprises, organisations privées et publiques, a pointé trois thèmes qui devraient mis en avant lors de la campagne présidentielle. Et alerte sur la politique d'austérité à venir.

L'attente. C'est le terme qui s'est imposé à Entreprise et Personnel pour titrer sa note de conjoncture sociale 2011-2012. Mais cela aurait aussi bien pu être « un saut dans l'inconnu », commente Jean-Pierre Basilien, directeur d'études au sein d'E&P, tant la situation est particulière. « On nous annonce le chaud et le froid », avec tantôt une « dramatisation de la crise de la dette », tantôt des « périodes où on laisse entendre de possibles sorties de crise », poursuit-il.

Et s'il rappelle que la crise de 2011 est d'abord celle de la croissance, avec des conséquences immédiates sur la situation de l'emploi, il considère que « les conséquences de la crise sont largement sous-estimées ». E&P considère en effet que la France est dans « l'entre-deux »... et dans l'attente de « politiques d'austérité qui finiront bien par arriver ». Voilà les candidats à l'élection présidentielle, déclarés ou à venir, prévenus !

L'emploi sera l'un des dossiers de 2012

Pour 2012, E&P, qui regroupe aujourd'hui plus de 110 entreprises, organisations privées et publiques, a listé trois dossiers sociaux particulièrement chauds. Le premier étant bien sûr l'emploi, associé à la compétitivité de l'économie française et l'objectif de baisse du coût du travail.

Le second thème est celui de l'emploi des jeunes, en lien avec la question de l 'efficacité du système éducatif français, sachant que près de 20 % d'une classe sort sans diplôme de l'école, soit 180.000 décrocheurs » ou « perdus de vue », comme les nomme l'Education nationale.

Quelle protection sociale pour demain ?

Enfin, le troisième thème sera celui des la préservation d'un socle de protection sociale. « Avec la crise, personne ne peut dire si le rééquilibrage fiscal suffira ou s'il faudra remettre sur la table le coût de cette protection sociale », prévient Jean-Pierre Basilien.

Il regrette qu'un « quatrième dossier, celui du dialogue social », n'ait pas été au c?ur du débat de la primaire socialiste. « C'est très surprenant de la part du candidat socialiste », même s'il a signé une tribune dans le journal Le Monde où il défendait l'autonomie dues partenaires sociaux et son souhait que le contrat signé entre partenaires sociaux l'emporte sur la loi. « Proposition, ajoute-t-il que E&P a faite récemment avec l'Institut Montaigne ».

Un climat social "inquiet" et "attentiste"

Observant que « la perceptive des élections de 2012 a eu sur le climat social national un effet de détente », il prédit jusqu'aux élections, un climat social « inquiet » et « attentiste ».

Rappelant qu'en France l'austérité n'est « qu'un mot » aujourd'hui et pariant sur le fait que la remise en cause « d'acquis sociaux » et que les plans de compétitivité seront certainement à l'ordre du jour de 20123, Jean-Pierre Basilien s'interroge sur le moment où « le corps social dira non ! ». Car pour lui « difficile d'imaginer que les choses se passent sans heurt »...