Elève Sarkozy : 9,5/20, une note "médiocre, mais pas calamiteuse"

Par Philippe Mabille  |   |  470  mots
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L'Institut Thomas More note sévèrement le respect par le candidat de ses promesses.

Élève Sarkozy : 9,5/20, une note « médiocre, mais pas calamiteuse », relève Jean-Thomas Lesueur, le patron de l'Institut Thomas More, qui évalue depuis le début du quinquennat la mise en oeuvre par le chef de l'État de ses promesses. Soit au total, plus de 1.350 mesures recensées (dont 490 promesses de campagne) dans 22 domaines (économique, social et sociétal).

Pour son 9e baromètre, le think tank n'a pas changé d'appréciation par rapport à l'évaluation en mai dernier. L'intérêt de l'étude est de quantifier, sans parti pris sur leur bien-fondé, la réalisation des mesures annoncées. Au 5 novembre 2011, 70,55 % des réformes annoncées sont engagées, soit moins qu'en novembre 2009 ou 2010. On note toutefois avec la crise une réaccélération de l'action gouvernementale (+ 5 % par rapport à mai 2011). L'Institut Thomas More estime que la cohérence d'ensemble - c'est-à-dire la conformité de la mesure finale à son annonce - est en légère amélioration. « C'est le fruit des mesures de restauration des finances publiques imposées sous la pression des marchés. D'où une meilleure note, de 12,5 sur 20, sur cet indicateur », souligne Jean-Thomas Lesueur. En revanche, près d'une mesure sur quatre est en retard. Constat renforcé par le nombre élevé des réformes altérées, reportées ou abandonnées (37 %), à l'image de celle de la dépendance, à laquelle Nicolas Sarkozy a renoncé.

Parmi les bons points, la réforme des retraites (14,5 sur 20) sur laquelle le chef de l'État n'a pas transigé. En revanche, sur plusieurs marqueurs traditionnels de la droite, le compte n'y est pas. C'est le cas sur le budget, la réforme de l'État et la décentralisation, avec une note très faible, de 6,5 sur 20. Le nouveau plan de rigueur annoncé demain changera peut-être cette appréciation dans le prochain baromètre. Sur la fiscalité et le pouvoir d'achat, la note de 12 sur 20 pourra surprendre, ce point étant l'une des causes du désamour des Français qui n'ont pas ressenti les résultats des promesses de 2007.

Emploi : 10,5 sur 20

Mais celles-ci ont pour l'essentiel été engagées, à défaut de produire les effets escomptés. De même sur l'emploi (10,5 sur 20), Nicolas Sarkozy a déployé ce qu'il avait dit, même si la crise en a contrarié les effets. C'est sur la politique étrangère (7,5 sur 20) et sur l'Europe (8,5 sur 20) que l'Institut Thomas More est le plus sévère. Des notes basses qui traduisent le sentiment que les engagements pris, sans doute trop ambitieux, n'ont pour la plupart pas pu être tenus. « S'il a pu démontrer sa capacité à faire face aux situations de crise, Nicolas Sarkozy convainc moins sur les réponses de fond à apporter aux grands enjeux de la régulation mondiale et de la gouvernance européenne », conclut l'institut.