Le nouveau patron de Pôle emploi ne va pas chômer

Par Isabelle Moreau  |   |  373  mots
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Trois ans après la fusion Assedic-ANPE, le Pôle emploi s'est trouvé un nouveau patron pour de nouvelles missions.

Ce n'est plus qu'une question de jours. Une fois que le « projet de nomination » de Nicolas Sarkozy visant à porter Jean Bassères à la direction générale de Pôle emploi aura reçu le feu vert des présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, ce dernier prendra les rênes du service public de l'emploi. Et conformément à ce qui a déjà été annoncé aux administrateurs et représentants syndicaux de l'institution, sa nomination sera présentée le 2 décembre, lors d'un conseil d'administration exceptionnel de Pôle emploi.

Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, Jean Bassères, 51 ans, connaît bien celui à qui il va succéder, Christian Charpy : il a été son camarade de promotion (Denis-Diderot) à l'ENA. L'homme a fait toute sa carrière au service de l'Etat. Devenu en 1998 directeur général de la comptabilité, il passe dix ans plus tard chef du service de l'inspection générale des Finances, après avoir travaillé auprès de différents ministères socialistes (à l'Agriculture puis à la Justice avec Henri Nallet, à l'Economie et aux Finances avec Michel Sapin) entre 1990 et 1992.

La tâche qui l'attend ne sera pas de tout repos. Alors que certaines agences sont déjà exsangues, aucun recrutement n'est prévu pour faire face à un chômage qui ne faiblit pas. C'est pourquoi le redéploiement annoncé de 2.000 équivalents temps plein vers l'accompagnement des chômeurs sera scruté de près par les organisations syndicales.

Feuille de route

Le nouveau directeur de Pôle emploi devra aussi mettre en musique la nouvelle feuille de route pour l'institution, concoctée par le ministre du Travail, Xavier Bertrand. Celle-ci prévoit de régionaliser certaines décisions et de troquer le suivi mensuel uniforme du demandeur d'emploi - qui débutait au bout de quatre mois - pour un accompagnement personnalisé dès son inscription. Elle prévoit également de laisser plus de latitude aux conseillers de Pôle emploi pour évaluer les besoins, notamment de formation, des demandeurs d'emploi. Enfin, pour faciliter le retour à l'emploi des profils les plus en difficulté, le ministre du Travail a fixé un objectif de 60 à 70 demandeurs d'emploi suivis par agent de Pôle emploi.