Les programmes pour 2012 passés au crible par les think tanks

Les think tanks participent de plus en plus au débat électoral en publiant leurs propositions tout en chiffrant celles des partis.
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À l'approche de la présidentielle, les think tanks cherchent à asseoir leur influence. Ces groupes de réflexion politique décryptent et chiffrent les programmes politiques quand ils ne font pas leurs propres propositions. Jeudi, la Fondation pour l'innovation politique, think tank libéral proche de l'UMP, a présenté ses « 12 idées pour 2012 ». « La conjonction de l'élection présidentielle et de la crise économique et financière est exceptionnelle », analyse Dominique Reynié, son directeur général. Partant du principe qu'il faut « changer de paradigme », la Fondapol souhaite « montrer qu'il faut faire porter l'effort sur un nombre limité d'enjeux » au premier rang desquels le retour à l'équilibre budgétaire.

La Fondapol se fait l'écho des objectifs gouvernementaux en préconisant le vote, par référendum s'il le faut, de la règle d'or. « Nous pensons qu'elle sera adoptée quelle que soit la majorité en 2012 », estime Dominique Réynié qui prône la création d'un conseil budgétaire indépendant à l'image du Congressional Budget Office américain. Conditionner toute hausse d'impôt à des réductions équivalentes de dépenses structurelles, plafonner les niches fiscales par foyer TVA « antidélocalisation », fusionner RSA et prime pour l'emploi, développer les assureurs privés dans le cadre d'une réforme de l'assurance maladie ou encore étendre aux collectivités locales le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite sont au menu. Le think tank ne chiffre pas ses propositions. Seule évaluation : la création d'une franchise annuelle à hauteur de 2 % des revenus du ménage pour réduire les dépenses de santé doit permettre d'économiser 16 milliards d'euros.

Mais d'autres think tank ont été plus loin dans l'exercice, se livrant d'ailleurs à une véritable bataille de chiffres. L'Institut Montaigne, d'obédience libérale, vient de lancer son site dédié de chiffrage-déchiffrage. Certaines mesures ont déjà été analysées (FN : 10,4 milliards d'euros pour l'augmentation du budget de la Défense ; EELV (Europe Écologie Les Verts) : 124 milliards d'ici à 2030 pour la réduction du nucléaire ; Hollande : 1,89 milliard pour le recrutement de 65.000 enseignants sur cinq ans ; Sarkozy : 1,25 milliard par an pour la création de 30.000 places de prisons d'ici à 2017). L'institut compte ainsi déchiffrer 200 mesures d'ici à février 2012.

De son côté, l'Institut de l'entreprise a mis en place une cellule de chiffrage qui a déjà passé à la moulinette les principales mesures du PS (création d'une allocation d'étude : 1,3 milliard ; mise en place d'un service public de la petite enfance : 4,5 à 5 milliards...), de l'UMP (réforme des rythmes scolaires et revalorisation des enseignants : 1,8 milliard ; service civique obligatoire : 4 milliards...) et du Front national (mise en place d'un revenu parental : 3,3 à 10,3 milliards). Quant à Terra Nova, réputé de gauche, il se livrera à l'exercice à partir de janvier.

Reste à savoir quelle portée auront ces chiffrages, à l'approche purement budgétaire et aux modalités de calcul différents, auprès de l'opinion publique. D'autant que cette abondance de données risque davantage de brouiller les pistes que de les défricher.

Commentaire 1
à écrit le 27/12/2011 à 14:57
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il n'y a pas grand chose à tirer de ces groupes de reflexion rarement indépendant si ce n'est de la réalité!ils bafouillent péniblement chiffres et statistiques basées sur des fausses études ou du moins très orientées...la preuve la fin de l'euro n'e...

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