Sciences Po réforme à nouveau son concours d'entrée

L'institut d'études politiques de Paris va revoir de fond en comble son concours d'entrée en première année à la rentrée 2013. Objectif : diversifier le profil de ses étudiants.
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Sciences Po Paris n?en n?a pas fini avec les réformes. Ce lundi, son conseil de direction a voté une profonde réforme ses modalités de recrutement en première année, à compter de la rentrée 2013. Le fameux concours d?entrée va être revu de fond en comble. Une information révélée par le site de l?Etudiant et confirmé par l?école dans un communiqué. L?objectif est "de mieux valoriser les parcours méritants, dans une perspective de diversification accrue du corps étudiant", indique l?école. "Nous ne recrutons pas des copies, nous recrutons des individualités", précise Hervé Crès, directeur adjoint, directeur des études et de la scolarité, directeur de l?Ecole doctorale de Sciences Po.

Cette réforme consiste en trois modifications majeures. Tout d?abord, le calendrier est avancé. Les épreuves d?admissibilité auront lieu en mars et celles d?admission, des entretiens oraux, d?avril à juin. Elle seront par conséquent "conditionnelles à l?obtention du baccalauréat", précise l?IEP de Paris. Les candidats devront donc mener de front les révisions du baccalauréat et la préparation et le passage du concours mais ils auront moins de matières à bachoter.

De fait, autre nouveauté, le nombre d?épreuves est réduit. Fin d?un symbole, exit la fameuse "épreuve d?ordre général". Les candidats, qui seront désormais tous présélectionnés sur dossier (les meilleurs pourront être dispensés d?écrits), ne passeront plus que trois épreuves écrites (histoire, langue et une option au choix entre littérature et philosophie, sciences économiques et sociales ou mathématiques). Quand aux oraux, ils consisteront en un entretien de motivation et une épreuve en langue étrangère. Enfin, dernier "chamboulement", pour reprendre les termes de Sciences Po, la procédure d?entrée sur mention Très Bien au baccalauréat disparaît purement et simplement.

Quinze ans de réformes

Ce n?est pas la première fois que l?institution de la rue Saint Guillaume revoit les modalités de son concours d?entrée. Déjà, en 2010, le concours avait été avancé de la fin août à la fin juin et un "entretien de recrutement" mis en place. Pour l?école, qui compte plus de 40% d?étudiants étrangers et définit depuis quelque année son premier cycle comme un "collège universitaire", il s?agissait déjà de coller à l?architecture en cours dans les autres pays.

Pour autant, pas sûr que cette réforme permette d?accroître la diversification de ses étudiants. Certes, sous la houlette de son médiatique directeur Richard Descoings, réélu en avril dernier pour un quatrième mandat de cinq ans, Sciences Po s?est profondément réformé. Des "écoles" (droit, journalisme...) ont été créées, six premiers cycles spécialisés ont été ouverts en région, les cursus et les frais de scolarités ont été revus, les boursiers sont passés de 6% en 2000 à 26% et les effectifs de 5.500 en 2006 à 10.000 aujourd'hui. Le concours n?est plus la seule voie d?accès depuis plusieurs années (trois autres voies existent : la procédure internationale, les conventions Zep et l?admission en double diplôme).

Mais la nouvelle mouture ne va pas forcément moins privilégier les élèves issus de milieux favorisés. A priori, ceux-ci sont mieux armés pour mener de front et les révisions du bac et la préparation du concours et le passage des épreuves. La présélection sur dossier risque aussi de pénaliser les jeunes défavorisés puisqu?elle prendra en compte non seulement le dossier scolaire mais aussi les résultats aux concours nationaux et internationaux ouverts aux lycéens, les notes aux épreuves anticipées du baccalauréat  "mais aussi l?engagement du candidat dans la vie associative, la vie sportive, culturelle, politique ou syndicale". Enfin, l?entretien oral en langue étrangère peut aussi comporter un biais socialement discriminant. Biais qu?il est justement question de gommer dans les concours aux grandes écoles pour faire progresser cette fameuse diversité?.

Commentaires 27
à écrit le 13/12/2011 à 22:53
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Et de même que Sarkozy n'aime pas la France, Descoings n'aime pas Sciences Po et a décidé de le laminer, de le détruire dans son essence.

le 14/12/2011 à 21:25
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Et on apprend par enquete Médiapart aujourd'hui que ce Descoing se verse de copieuses rémunérations (en petit comité) !! Sciences po est avant pour lui une machine a cash pour lui ; voila un bel exemple d'hypocrisie de cette pseudo-élite française q...

à écrit le 13/12/2011 à 22:52
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Les statuts de Sciences Po maintenant c'est comme la constitution française. Ca change tous les deux ans.

à écrit le 13/12/2011 à 22:04
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Au final, le véritable esprit "Sciences Po" est porté par les IEP de région: méritocratie du concours couplée à une aide à la préparation pour les jeunes de milieux défavorisés. 99,9% des étudiants d'IEP de région ont ainsi passé un concours très sél...

le 13/12/2011 à 22:49
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Je ne saurais mieux dire

à écrit le 13/12/2011 à 16:03
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Sc.Po. ? IEP de Paris c'est au mieux une petite Sup de Co ou on sera bientôt admis avec le bac donné à 85% des lycéens, sans prépa, au pire une fac de banlieue ou le Rap remplacera bientôt les cours de droit. ; Les IEP de province sont déjà inférieur...

à écrit le 13/12/2011 à 12:49
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"Political Sciences", proposé dans les universités étrangères, est un bien meilleur cursus: la culture classique, l'histoire du monde et la géographie y sont pré-requises (bases de la géopolitique que tout responsable politique doit connaître). La di...

le 13/12/2011 à 13:45
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@Broute En Train: Veuillez préciser le pays de "Political Sciences", dans "universités étrangères", s'il vous plaît. Merci. Ce que vous dites fera sûrement plaisir à Sciences Po...

le 13/12/2011 à 16:53
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Angleterre, Amérique du Nord. Certaines des meilleures (Oxford, Cambridge) sont gratuites (ou presque), mais pas données à tout le monde. Pour l'Europe continentale, je ne sais pas ce que vaut Erasmus (qui propose un cursus de "Political Sciences")

à écrit le 13/12/2011 à 10:41
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Une grosse faute d'orthographe dans le dernier paragraphe !

à écrit le 13/12/2011 à 10:12
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risque aussi de pénalisER

à écrit le 13/12/2011 à 9:30
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A lire les commentaires de certains, on se demanderait sérieusement où on est allé chercher de tels abrutis (je suis désolé d'utiliser ce substantif quelque peu fort, mais, il sied à certains ici). Une grande école s'appelant Sciences Po porte son no...

le 13/12/2011 à 14:00
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Petite erreur sur l'orthographe du nom de l'établissement : "Sciences Po" au lieu de "Science Po". Les lecteurs auront rectifié d'eux-mêmes. Profitons aussi de l'occasion pour ajouter que si l'épreuve orale en langue étrangère est intéressante sur la...

à écrit le 13/12/2011 à 9:28
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Les tests académiques sont les seuls pourvoyeurs de justice sociale. Le niveau baisse chaque année et les diplômes de sciences po en savent parfois moins que nos ancêtres qui avaient le certificat d'étude. Quand à l'entrée des ZEP parce qu'ils sont ...

à écrit le 13/12/2011 à 7:57
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Bien rédigé mais une faute ("risque de pénalisé"au lieu de pénaliser). Donc 16/20....humour.Plus sérieusement, une réforme de plus qui"facilite"certes l'entrée, mais, surtout, contribue à la baisse du niveau en général et à la déclassification de n...

à écrit le 13/12/2011 à 0:45
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Ce qui est regrettable, c'est de diminuer la sélection et de la rendre moins juste. Quoi de plus juste que des épreuves uniquement écrites, même si l'on peut défendre l'existence d'un oral ensuite, qui en effet existe dans d'autres grandes écoles ? ...

le 13/12/2011 à 1:39
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@Younggy: l'oral, c'est réservé aux filles avec l'examinateur DSK :-)

le 13/12/2011 à 12:58
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faut arreter d'en faire tout un plat, le niveau de sciences po est en chute libre avec l'extension des conditions d'entrée. A la part la filiere de preparation aux concours administratifs, qui elle est tres selective, les autres filieres ne valent ni...

à écrit le 13/12/2011 à 0:22
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Sciences Po, c'est un peu comme le feuilleton DSK : sans arrêt du nouveau. L'idée majeure restant toujours la même : comment être hyper-élitaire en faisant semblant d'être juste à l'opposé. Bien sûr, il y a quelques gagnants: les sur-sélectionnés dan...

à écrit le 13/12/2011 à 0:16
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Candidat a sciences po, on me disait ?'epoque: "passez le concours COMME TOUT LE MONDE!". C'est la fin qui m'est reste en tete. Or, quand je vois le privilege accorde a une poignee d'etudiants issus de ZEP d'etre admis en parallele sans examen select...

à écrit le 12/12/2011 à 23:24
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Y a qu'à rabaisser le niveau au nom de l'accès aux diversités et ils obtiendront tous un diplôme Sciences Po de chambre comme les autres Français :-)

à écrit le 12/12/2011 à 22:11
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Le présélection sur dossier risque aussi de pénalisER les jeunes défavorisés puisqu?elle prendra en compte non seulement le dossier scolaire

à écrit le 12/12/2011 à 20:42
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40% d'étudiants étrangers !! On se demande bien qui va s'occuper de former les futures élites françaises ?!!!...Pourquoi pas 80% pendant qu'on y est ....?! Si je ne m'abuse ce sont les impots des Français qui subventionnent cette institution ....Ce...

le 12/12/2011 à 23:26
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quand on ne sait pas on se tait

le 13/12/2011 à 12:59
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et toi tu sais quoi ?

le 13/12/2011 à 14:28
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je réitère ma question a celui qui dit ou croit savoir : est-ce que 80% lui paraitrait raisonnable ? ........Si oui je lui accorde une certaine cohérence , sinon je lui suggère de déconstruire sa pensée et de se remettre vite au boulot !

à écrit le 12/12/2011 à 18:18
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Enfin, l?entretien oral en langue étrangère peut aussi comporter un biais socialement discriminant. jugement tres bourgeois clarisse!

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