Hors l'UMP, la classe politique française est debout contre la rigueur

Par Fabien Piliu  |   |  484  mots
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Plutôt que la rigueur à tous crins, les partis politiques proposent aussi des solutions, notamment fiscales, permettant de dynamiser les recettes.

Alors que l'UMP applaudit des deux mains les décisions économiques du gouvernement, le thème de la rigueur agite la classe politique, qui multiplie les contre-propositions.

 

Front de gauche. La rigueur ? Quelle rigueur ? Pour Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la coalition composée du Parti communiste français (PCF), du Parti de gauche (PG) et de la Gauche unitaire, cette question ne se pose pas. Plutôt que de mettre en place une politique d'austérité dictée par les agences de notation, il plaide pour une stratégie de relance économique financée par l'État.

Europe Écologie Les Verts (EELV). Pour Éva Joly, la candidate écologiste, l'austérité est la pire des solutions et elle estime que les possibilités de dégager de nouvelles recettes sont nombreuses. Parmi celles-ci, on peut évoquer la lutte contre les paradis fiscaux qui représentent, selon ses calculs, plus de 30 milliards de recettes non perçues. Elle est aussi favorable à l'adoption d'urgence d'une loi visant à obliger toutes les institutions financières, même étrangères, qui détiennent des comptes de citoyens français ou d'entreprises françaises à le déclarer à l'administration fiscale française ainsi que la mise en place d'un impôt plancher sur les bénéfices des sociétés à 17 %.

 

Parti socialiste. Rééquilibrer les finances publiques est la priorité rue de Solferino. Pour y parvenir, le PS compte en grande partie sur la fiscalité en revenant sur les survivances du paquet fiscal intégré à la loi « Travail emploi et pouvoir d'achat », votée en 2007, en particulier les exonérations de charges sur les heures supplémentaires. La suppression de certaines niches fiscales, notamment celles qui bénéficient aux grands groupes et qui leur permettent de réduire leur taux d'impôt sur les sociétés, est aussi proposée. Ces mesures destinées à renflouer les caisses de l'État ne sont pas incompatibles avec d'autres chargées de relancer l'activité, en particulier au niveau européen.

 

Modem. François Bayrou estime qu'un retour à l'équilibre budgétaire n'est possible que dans le cadre d'un plan d'ensemble qui viserait à une centaine de milliards d'euros d'économies au total, la moitié par réduction des dépenses publiques, la moitié par une refonte de la fiscalité.

 

Nouveau Centre. Hervé Morin qualifie de « colmatage » le dernier plan de rigueur du gouvernement. Au lieu de pratiquer des coupes sombres dans les dépenses régaliennes et sociales, il estime qu'une refonte du système de prélèvements obligatoires, favorisant en priorité le système productif et ses salariés, serait plus efficace pour rééquilibrer les comptes publics.

 

Front national. Marine Le Pen ne croit pas aux vertus de la rigueur. Un abandon de l'euro, des « protections intelligentes » aux frontières, un accès prioritaire aux marchés publics pour les PME seraient notamment suffisants pour relancer l'économie.