Le coût des conflits entre entreprises est estimé à 50 milliards d'euros

Par Fabien Piliu  |   |  411  mots
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C'est le résultat d'une étude récemment présentée à Paris par un chercheur américain.

Le jeu en vaut la chandelle. Si l'on en croit l'étude du chercheur américain John W. Henke, expert de la mesure des relations collaboratives clients-fournisseurs, le coût engendré par l'ensemble des conflits inter-entreprises connus en France s'élèverait à 50 milliards d'euros. Soit 2 % du PIB !

Pour établir cette estimation, l'économiste s'est basé sur une enquête annuelle quantifiée sur la qualité des relations entre constructeurs automobiles et équipementiers de rang 1 en Amérique du Nord (Chrysler, Toyota, Ford, GM, Nissan...) présentée récemment lors du quatrième comité de pilotage de la charte de la médiation inter-entreprises et de la Compagnie des dirigeants et acheteurs de France (CDAF), et qui établit que 14 % du chiffre d'affaires et 33 % des profits des constructeurs étaient liés à des relations de confiance avec leurs fournisseurs. "La mise en oeuvre d'écosystèmes collaboratifs et de bonnes pratiques est économiquement rentable et représente aussi un avantage concurrentiel indéniable", considère Jean-Claude Volot, le médiateur des relations inter-entreprises. Parmi les avantages économiques découlant d'une telle relation de confiance, l'étude cite une contribution à l'innovation accrue de la part du fournisseur. Il serait aussi plus impliqué dans le développement de nouveaux produits du client. "Le fournisseur est prêt à transférer ses innovations au client avec lequel il entretient des relations de confiance", avance l'étude. Sur le plan opérationnel, il en découle une amélioration de la qualité avec une réduction des temps de cycle, des délais de livraison mieux respectés et une plus grande réactivité. Cette symbiose permettrait aussi un partage accru des nouvelles technologies du fournisseur.

Charte des bonnes pratiques

Les bénéfices financiers seraient également multiples. Les fournisseurs accorderaient des réductions de prix plus élevées ; la compétitivité serait améliorée grâce à l'élimination des gaspillages, la réduction des stocks... Résultat, les gains de tous les partenaires augmenteraient.

"Il est grand temps que les donneurs d'ordres français comprennent qu'il est dans leur intérêt d'instaurer des relations collaboratives avec leurs fournisseurs, à tous les niveaux, afin que chacun gagne davantage en productivité, rentabilité, compétitivité et innovation", martèle Jean-Claude Volot. Actuellement, 213 grandes entreprises et organismes socioprofessionnels ont signé la charte des bonnes pratiques régissant les relations entre les donneurs d'ordre et les sous-traitants dont l'objectif est de construire une relation équilibrée et durable entre les parties.