Cap sur 50.000 contrats "zéro charge" pour les jeunes dans les TPE

Par Isabelle Moreau  |   |  384  mots
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Chargé en juillet par Nicolas Sarkozy d'une mission sur l'emploi des jeunes, Alain Joyandet lui a présenté jeudi les quinze propositions de son rapport.

"Une feuille de route pour le prochain quinquennat", c'est l'objectif du rapport sur l'emploi des jeunes qu'Alain Joyandet, ancien ministre, a remis jeudi à Nicolas Sarkozy. Parmi les quinze propositions que formule le député UMP de la Haute-Saône pour faire baisser le chômage des 16-25 ans en France (aujourd'hui à 21,9%), figure notamment la volonté de faire entrer l'école dans l'entreprise. Cela passe notamment par la possibilité, pour les collégiens et les lycéens, de réaliser des stages en entreprises pendant les vacances scolaires, ou la création, à tous les niveaux de l'enseignement et dès le collège, d'un module obligatoire de préparation à la vie professionnelle.

Allant plus loin que l'objectif fixé par le chef de l'Etat de faire passer le nombre de jeunes en alternance de 600.000 à 800.000 d'ici à 2015 (le rapport vise 900.000 alternants), Alain Joyandet propose "d'exonérer de charges sociales tous les contrats en alternance préparant à des diplômes ou des qualifications de niveaux Bac et BEP". Il préconise également la création d'au-moins un "CFA (centre de formation des apprentis, NDLR) de la deuxième chance" dans chaque département pour les jeunes ayant décroché du système scolaire et d'expérimenter les "CFA d'excellence d'entreprises", pour que celles-ci "aient leur propre CFA" et que "l'argent de l'apprentissage aille à l'apprentissage", ajoute-t-il.

De manière plus conjoncturelle, il propose la création de 50.000 contrats exonérés de charges sociales pour les très petites entreprises (TPE) qui embaucheraient, au smic, des jeunes en CDD de six mois (renouvelable une fois) et la création d'une allocation "mobilité-logement". Le ministre estime que la mesure pourrait concerner 20.000 jeunes qui accepteraient un premier emploi, situé jusqu'à 100 kilomètres de leur domicile, pour une aide maximum de 1.000 euros.

Enfin, il propose une nouvelle gouvernance, "plus simple et plus souple", des acteurs chargés de la prise en charge des jeunes. Son rapport propose notamment de créer un ministère dédié à l'emploi des jeunes et d'élaborer un dossier individuel "Avenir jeunes", qui permettrait d'assurer un suivi personnalisé et une meilleure cohérence du parcours. Reste à savoir, sur ces 15 mesures (dont le coût global pour l'État est estimé à 1,325 milliards d'euros), celles qui seront retenues par l'actuel président de la république ou son successeur.