Les secteurs porteurs de la croissance de demain

Par Sara Sampaio  |   |  333  mots
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Le Centre d'analyse stratégique a listé les secteurs qui créeront des emplois à moyen et long terme.

L'avenir n'est pas si noir. La crise est « génératrice de chômage à court terme », mais elle porte aussi en germe les emplois de demain, estime le Centre d'analyse stratégique (CAS), qui a publié mardi une note sur le sujet. La crise engage « une transformation des activités et des compétences », explique ainsi le centre. La créativité des produits et le potentiel des marchés émergents ouvrent notamment la voie à des activités porteuses. Encore faut-il « identifier » ces activités qui, demain, « créeront de la valeur ».

Les services et l'intérim

Selon les projections du CAS, ce sont les services aux entreprises et l'intérim qui offriraient les plus importantes opportunités : 236.000 emplois seraient créés entre 2011 et 2016, de 550.000 à 600.000 emplois en vingt ans. Témoins de la « montée de l'immatériel » dans la production, la R&D et le conseil et assistance créeraient 176.000 emplois d'ici à 2016, entre 330.000 et 410.000 en vingt ans.

L'éducation, la santé, l'action sociale, les secteurs qui répondent à des besoins collectifs (activités récréatives et culturelles) et les services à la personne créeront 170.000 emplois dans le seul secteur marchand d'ici à 2016. Leur essor dans la sphère publique sera limité par la « contrainte budgétaire » mais ils pourraient créer jusqu'à 826.000 emplois au total. Le bâtiment et l'immobilier rebondiraient après la crise, avec 117.000 emplois créés d'ici à 2016, grâce à l'adaptation des constructions aux exigences environnementales et au vieillissement de la population. Les industries de réseau (eau, télécoms) perdront des effectifs « en raison de forts gains de productivité ».

Le CAS assure que « l'industrie reste le creuset des innovations de produits ». En revanche, les industries traditionnelles continueront de perdre du terrain du fait de la « montée de l'immatériel ». L'aéronautique, l'alimentaire et la pharmacie seront porteurs d'emplois ; la chimie ou l'automobile, nettement moins. D'ici à 2030, l'emploi industriel continuerait à régresser, de 12 % à 16 %, soit moins que dans les vingt dernières années, où 31 % des effectifs ont été perdus.