Nicolas Sarkozy en Guyane est désormais ouvertement candidat

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  590  mots
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Nicolas Sarkozy adressera ce week-end en Guyane ses voeux à la France d'Outre-mer, lors d'une visite de deux jours au goût de campagne électorale, à trois mois de l'élection présidentielle.

Le chef de l'Etat y succèdera au candidat socialiste François Hollande, qui a conclu il y a une semaine dans ce département d'Outre- mer (Dom) une tournée dans les Antilles françaises, passage obligé de tout candidat à l'Elysée.

En 2007, ce Dom de 84.000 km2 et plus de 200.000 habitants limitrophe du Brésil a voté pour Nicolas Sarkozy, contrairement à la Martinique et à la Guadeloupe, ancrées à gauche.

L'entourage du chef de l'Etat ne cache pas qu'il s'efforcera d'y faire entendre sa différence avec François Hollande, en tête dans les sondages sur les intentions de vote.

"Les ultra-marins ne sont pas en demande de discours généraux ou de déclarations d'amour, ce qu'ils veulent ce sont des preuves d'amour, des actes", souligne un de ses conseillers.

"Cela demande de prendre le temps de l'écoute, ajoute-t-il. C'est pourquoi le président restera deux jours en Guyane et non un seul après-midi, ce qui est un peu court, surtout quand on ne connaît pas bien le territoire."

François Hollande n'y est resté lundi que quelques heures, le temps de croiser dans un restaurant de Cayenne l'équipe de l'Elysée préparant le voyage présidentiel et de critiquer le bilan de Nicolas Sarkozy dans la lutte contre l'insécurité, problème récurrent de ce département.

Ironie de l'histoire, le chef de l'Etat présidera à son arrivée samedi matin au changement de nom de l'aéroport de Cayenne, désormais baptisé du nom d'une figure de la SFIO, l'ancêtre du Parti socialiste : Félix Eboué (1884-1944), administrateur colonial guyanais et résistant.

DU MARONI À KOUROU

C'est la troisième fois que Nicolas Sarkozy se rend dans un Dom pour présenter ses voeux aux Français de l'Outre-mer, après la Réunion (2010) et la Guadeloupe (2011). Ce sera son douzième voyage dans un Dom ou un territoire français d'Outre-mer (TOM) et le troisième en Guyane depuis le début de son quinquennat.

En février 2008, il y avait lancé l'opération Harpie, qui mobilise 1.000 à 1.200 militaires français contre l'orpaillage clandestin de l'or, plaie persistante de ce territoire.

Il fera le point sur cette opération et ses résultats samedi en fin d'après-midi, lors d'une visite à l'état-major Harpie.

Il aura auparavant passé une partie de la matinée dans un village amérindien au bord du fleuve Maroni, Talwen, où il aura un échange avec les élus locaux et les autorités coutumières.

Dimanche matin, Nicolas Sarkozy visitera à Kourou le hall d'assemblage et le pas de tir des fusées Vega, le plus petit des trois lanceurs utilisés à partir du centre spatial guyanais, avant de prononcer son discours de voeux à Cayenne.

L'occasion, selon son entourage, de dresser un bilan de sa politique vis-à-vis des Dom-Tom et de faire "quelques annonces très concrètes" pour ces territoires touchés par la crise.

Selon l'Institut national de la statistique, le taux de chômage s'élevait à 21,0% en Guyane au deuxième trimestre 2011, légèrement supérieur à ce qu'il était en 2007 (20,7%).

Nicolas Sarkozy avait promis en 2008 de revenir en Guyane inaugurer un pont sur l'Oyapock, le fleuve qui matérialise la frontière entre ce Dom et le Brésil. Il a dû y renoncer, du moins sous ce quinquennat. Si le pont est achevé, ce n'est pas le cas de la route côté brésilien et l'inauguration de l'ouvrage ne devrait pas intervenir avant fin 2012, explique l'Elysée.