Niches fiscales : un plan audacieux à 30 milliards d'euros

Par Ivan Best  |   |  295  mots
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Les suppressions de niches toucheraient les entreprises et les particuliers. Les revenus de l'épargne seront plus taxés.

30 milliards d'euros. Si François Hollande est élu, le futur gouvernement à dominante socialiste devra donc trouver 30 milliards d'euros de recettes nouvelles à travers la chasse aux niches fiscales, puisque tel est le chiffre retenu par le candidat du PS (certes inférieur aux 50 milliards du projet socialiste). Même si l'on parle là de niches et non d'une augmentation générale des taux d'imposition, ces 30 milliards d'euros de hausses d'impôts - il s'agit bien de cela - correspondent au double du plan fiscal d'Alain Juppé, en 1995-1996. Un Premier ministre que François Hollande avait accusé « d'incarner l'impôt ».

Le candidat PS a pris soin de préciser que cette suppression des cadeaux fiscaux, qui viserait surtout les ménages « très aisés », toucherait aussi les entreprises. « Bien évidemment, nous ne pouvons pas trouver 30 milliards sur le seul impôt sur le revenu », souligne un expert du PS. La première orientation affichée sera tout même celle d'une disparition des niches attachées aux revenus de l'épargne, puisque l'objectif mis en avant est celui d'un alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail. Ainsi, la taxation de l'assurance-vie - qui reste une source de revenus importante, en dépit de la désaffection récente - et des autres produits d'épargne qui bénéficient du prélèvement libératoire, serait alignée sur celle de l'impôt sur le revenu, avec un taux maximal atteignant jusqu'à 45 %, plafond fixé par François Hollande.

Mais le gouvernement PS aurait du mal à boucler l'exercice sans s'attaquer aussi à des niches coûteuses et populaires, telles que la réduction d'impôt pour emploi à domicile.

Difficile d'épargner totalement les classes moyennes, contrairement à ce qu'a affirmé dimanche François Hollande.