Les PME voleront au secours de l'économie française

Par Fabien Piliu  |   |  411  mots
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Elles bénéficieraient notamment d'un taux d'impôt sur les sociétés allégé... qui existe déjà.

Sans surprise, les petites et moyennes entreprises de 0 à 249 salariés sont au centre des préoccupations du candidat Hollande. Bien que dynamiques - ce sont elles qui créent l'essentiel des emplois et qui tirent les exportations - elles n'en sont pas moins celles qui souffrent le plus lorsque l'activité se dégrade. Ainsi, en 2009, année record en termes de défaillances, ces entreprises, TPE de moins de 10 salariés et PME confondues, ont constitué la quasi-intégralité des redressements, liquidations et procédures de sauvegarde.

Pour relancer la croissance, le candidat socialiste compte donc sur elles, les opposant, là non plus sans surprise, aux grandes entreprises à qui l'opposition reproche les délocalisations peu justifiées et les « licenciements boursiers ». Sur le plan fiscal, il propose la création de trois taux d'imposition des sociétés (IS) : 35 % pour les grandes entreprises, 30 % pour les petites et moyennes et 15 % pour les très petites. Il s'agirait de supprimer les déséquilibres révélés par une récente étude du Trésor selon laquelle les grandes entreprises payent en moyenne 2,3 fois moins d'impôts sur leurs bénéfices que les PME, malgré l'existence du taux réduit d'IS pour les TPE et les PME.

Le lancement d'une banque publique d'investissement est aussi suggéré. Le chantier ne paraît pas compliqué. À moins que cette proposition diffère de celle du programme socialiste, il s'agirait simplement d'ajouter une nouvelle structure hiérarchique à celles déjà existantes (CDC, Oséo, Fonds stratégique d'investissement). Au regard des difficultés de ces entités à coopérer pleinement, cette initiative est-elle judicieuse ? La question se pose.

Enfin, François Hollande suggère de passer de 6.000 à 12.000 euros le plafond du livret développement durable (LDD) au profit du financement des PME, cette mesure étant combinée avec la création d'un nouveau livret d'épargne industrie dont le produit sera entièrement dédié au financement des PME. Cette idée serait originale si elle n'avait pas déjà été proposée lors des états généraux de l'industrie et reprise le 18 janvier par Nicolas Sarkozy. Ces deux mesures ne peuvent être que bien accueillies. Toutefois, ce n'est pas réellement d'un problème de collecte d'argent frais dont souffre l'économie française mais plutôt d'un fléchage défaillant des capitaux vers les PME. Et pour l'instant, aucun candidat à l'Élysée n'a de réponse sur le sujet.