TVA : le tour de passe-passe de Sarkozy sur l'industrie

Par Ivan Best  |   |  300  mots
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La hausse de la TVA prévue par l'équipe Sarkozy devait financer une baisse des charges sociales en faveur, surtout, de l'industrie. En fait, ce secteur ne bénéficierait que d'un quart de de la baisse des cotisations famille, bientôt votée par le parlement.

Entre la volonté politique, l'affichage, et la réalité des réformes - une fois formalisées techniquement -, il y a souvent un hiatus. C'est le cas s'agissant de la réforme du financement de la protection sociale, que Nicolas Sarkozy a annoncée le 29 janvier, et qui sera mise en oeuvre si le président sortant est réélu. 

La baisse des charges sociales patronales, financée par une hausse de la TVA, devait profiter avant tout aux entreprises soumises à la concurrence internationale, autrement dit l'industrie. En fait, les simulations réalisées par Bercy et rendues publiques vendredi par le rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale, Gilles Carrez (UMP), montrent que ce secteur ne "touchera" qu'un quart des 13 milliards d'euros d'allègements de charges. 

Forte baisse du coût du travail

"L'industrie en bénéficiera relativement peu", souligne le député, alors que ce texte sera débattu lundi en séance publique à l'Assemblée. "Le gouvernement assume, c'est une mesure compétitivité et emploi", affirme-t-il. Autrement dit, la mesure aidera certes l'industrie à retrouver de la compétitivité, comme annoncé, mais elle profitera aussi à des secteurs non exposés à la concurrence internationale, où elle permettra de baisser le coût du travail, incitant donc à l'embauche.

Ce résultat inattendu est atteint en raison de la technique de la mesure, qui, finalement, baisse fortement le coût du travail autour de 1,2 fois ou 1,3 fois le smic, alors que la cible surtout visée, était autour de 1,6 à 2 smic. De quoi renforcer l'argumentaire du Parti socialiste, qui juge que la réforme Sarkozy tient du saupoudrage. François Hollande a déclaré à plusieurs reprises qu'il annulerait cette réforme - prévue d'entrer en vigueur seulement le 1er octobre - en cas de victoire le 6 mai.