Referendum sur l'indemnisation du chômage : Sarkozy enfonce le clou

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  472  mots
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Pour son premier meeting de campagne à Annecy, Nicolas Sarkozy a condamné « l'entre soi des élites » et réitéré sa volonté de « redonner la parole au peuple », via le referendum.

Pour son premier meeting de candidat à l?élection présidentielle jeudi à Annecy, Nicolas Sarkozy n?a pas annoncé de nouvelles idées. A l?inverse, il a peaufiné son discours maintenant bien rodé depuis une semaine sur la nécessité « de rendre la parole au peuple » et sur la nécessité de "lutter contre " l?entre soi des élites administratives, politiques, économiques et syndicales "". Une volonté manifeste de récupérer une partie de l?électorat tentée par le vote Le Pen?. Et, pour ce faire, rien de mieux que de recourir au referendum si de nouvelles réformes "devaient faire face à des blocages". Et, une fois de plus, c?est à la question de l?indemnisation du chômage et de la formation qui taraude le candidat-président.

Accorder un droit à la formation aux chômeurs

Refusant " l?assistanat " et " l?indemnisation passive ", Nicolas Sarkozy propose d?accorder " un droit nouveau " au chômeur " sans réelle perspective " de retrouver un travail. Il pourra bénéficier d?une formation professionnelle mais, à son issue, il ne pourra pas refuser le premier emploi qu?on lui proposera en rapport avec la formation suivie. Etant entendu, a précisé le néo candidat, qu?il " ne sera pas question de réduire la durée de l?indemnisation ni d?instaurer une dégressivité de cette allocation ". Et de souligner qu?une vaste réforme de la formation professionnelle s?impose, un système " qui coûte 25 milliards et auquel personne ne comprend plus rien mais il n?est pas normal que seuls 10% des chômeurs bénéficient d?une formation ".A cet égard, Il convient de rappeler que Nicolas Sarkozy a justement confié à l?ancien président UMP du Sénat, Gérard Larcher, un rapport sur la formation professionnelle dont les conclusions, dans ce contexte, sont rapidement attendues. Il faudra aussi attendre pour comprendre comment Nicoals Sarkozy compte articuler l?obligation de reprendre un emploi pour un chômeur avec sa promesse de ne pas toucher à la durée d?indemnisation.

Sévères attaques contre Hollande

Le candidat a aussi évoqué un second referendum sur la lutte contre l?immigration illégale qui serait confié aux seuls juges administratifs. Pour le reste, il a réitiré son souhait d?une " France forte " et a attaqué le candidat socialiste accusé d?affaiblir la France quand " il met en danger la politique familiale (?) quand il refuse de baisser les dépenses publiques (?) quand il veut donner le droit de vote aux étrangers? quand il veut revenir sur le nucléaire". Et même de " mentir aux Français " quand il désigne la finance comme principal ennemi alors que dans le même temps " il déclare à la presse anglaise qu?il est libéral ". Les hostilités sont vraiment ouvertes.