Si les francs français ne pourront désormais plus être échangés vendredi 17 février à minuit, ce ne sera pas le cas de toutes les autres monnaies qui, dans la zone euro, ont précédé l'introduction de la monnaie unique. Car chaque banque centrale nationale est responsable et autonome dans la gestion des anciennes monnaies fiduciaires. Parmi les 17 pays de la zone euro, neuf ont ainsi pris la décision d'échanger à perpétuité les billets de ces monnaies. Il s'agit de l'Espagne, l'Autriche, l'Allemagne, la Belgique, la Slovaquie, la Slovénie, l'Irlande, le Luxembourg et l'Estonie.
Le florin est échangeable jusqu'en... 2032
Plusieurs autres pays laissent plusieurs décennies aux détenteurs de billets libellés dans les anciennes monnaies. La Banque des Pays-Bas propose d'échanger des florins jusqu'en 2032 et les escudos portugais pourront être échangés jusqu'en 2022 contre des euros. Il sera possible d'échanger des livres maltaises et des livres chypriotes respectivement jusqu'en 2018 et 2017. Deux banques centrales ont suivi l'exemple français : la finlandaise échangera les markka jusqu'au 29 février 2012 et la grecque acceptera ses drachmes au 1er mars 2012. Enfin, une seule banque centrale, la Banca d'Italia a précédé la Banque de France et refuse d'échanger des lires depuis le 7 décembre dernier.
Peu de chance que l'on revienne aux monnaies anciennes
La France a donc fait le choix de retirer leur valeur très rapidement aux francs français. Il est vrai que le maintien d'une possibilité de change perpétuelle du mark, du tolar slovène ou de la peseta donne une sorte de « double circulation » à l'ancienne monnaie. Faut-il y voir une « porte de sortie » pour un retour aux anciens billets ? Sans doute pas. Si un pays sort de la zone euro, il y a fort à parier que l'on ne revienne pas aux monnaies anciennes, mais que l'on en créé de nouvelles. Du reste, dans l'exemple de l'Allemagne, la masse monétaire en deustche mark ne dépasse pas 6,6 milliards d'euros.