François Hollande le "patriote industriel" veut empêcher la désindustrialisation

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  341  mots
"Face à la désindustrialisation, le pouvoir actuel a fait assaut de paroles mais peu agi", peut-on lire en préambule de la proposition de loi. Copyright Reuters
François Hollande a déposé ce lundi une proposition de loi pour lutter contre le démantèlement des entreprises françaises, alors que le président-candidat Nicolas Sarkozy s'est engagé à sauver les hauts-fourneaux d'Arcelor Mittal.

Conformément à ce qu'il avait annoncé vendredi dernier, le candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande, a déposé lundi une proposition de loi pour lutter contre le démantèlement des entreprises françaises. Accréditant l'idée que la sauvegarde de l'emploi industriel national est bel et bien l'un des thèmes dominants de la course à la présidentielle. La proposition de loi, cosignée par Laurent Fabius et les deux députés PS de la Moselle, Aurélie Filipetti et Michel Liebgott, vise "à garantir la poursuite de l'activité des établissements viables notamment lorsqu'ils sont laissés à l'abandon par leur exploitant". "Cette loi permettra qu'une entreprise envisageant la fermeture d'un site industriel au sein de son groupe, soit obligée d'examiner toutes les propositions de reprise qui lui sont soumises", a expliqué Benoît Hamon, le porte-parole du PS, lors de son point de presse hebdomadaire.

Une loi qui a peu de chances d'aboutir

François Hollande, également député de Corrèze qui milite pour le "patriotisme industriel", entend ainsi empêcher que "des comportements destructeurs ne déstabilisent des territoires entiers". "Face à la désindustrialisation, le pouvoir actuel a fait assaut de paroles mais peu agi", peut-on lire en préambule de la proposition de loi. "A l'approche des échéances électorales, ses promesses apparaissent d'autant plus vaines face à l'inquiétude de milliers de salariés", est-il écrit.

Cette proposition de loi arrive à point nommé pour contrer les propositions du rival Nicolas Sarkozy. Sur RTL, le président-candidat a déclaré dans la journée que l'Etat était prêt à investir 150 millions d'euros pour relancer l'activité du site de Florange, candidat au projet européen de démonstrateur de capture de CO2 dans la sidérurgie, le projet Ulcos. Les travaux de l'Assemblée s'interrompant le 6 mars pour cause de campagne électorale et la droite y détenant la majorité absolue, l'initiative de François Hollande a peu de chances d'aboutir. Peu importe : la campagne présidentielle se joue aussi sur le terrain législatif.