L'impôt à 75%, une mesure "sociétale" et non fiscale, selon Cahuzac

Par latribune.fr avec AFP  |   |  285  mots
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En charge de la fiscalité dans l'équipe du candidat Hollande, Jérôme Cahuzac n'avait pas été associé à l'annonce d'un taux d'impôt de 75%. Il explique cette anomalie par la nature de cette mesure: sociétale, d'un rendement très faible.

Le président PS de la commission des Finances, Jérôme Cahuzac, estime ce dimanche que le projet de François Hollande de surtaxer à 75% les revenus supérieurs au million d'euros annuels relevait d'une mesure "sociétale" et non fiscale. "Ce n'est pas une mesure de nature fiscale mais sociétale, car son rendement sera faible, s'il n'est pas nul, ce qui explique que je n'y aie pas été initialement associé", a déclaré Jérôme Cahuzac sur Le Forum Radio J. Chargé du budget dans l'équipe de campagne du candidat PS, le député avait semblé être pris de court par l'annonce de ce projet lundi."Il n'est plus acceptable que la richesse produite soit répartie de manière aussi inégalitaire au sein des entreprises", a-t-il expliqué, visant comme François Hollande l'augmentation moyenne de 34% de la rémunération perçue en 2010 par les dirigeants des entreprises du CAC 40."J'ai toujours mal compris que ces revenus tout à fait considérables, bénéficient d'une fiscalité exagérément favorable", a-t-il dit à propos des sportifs de haut niveau qui se sont inquiétés de voir les revenus supérieurs au million d'euros taxés à 75%.Il a par ailleurs jugé "déraisonnable" de vouloir priver les exilés fiscaux de leur nationalité française. "Qu'en revanche l'on puisse demander aux exilés fiscaux (...) de contribuer au redressement du pays (...) ne me choquerait pas, les modalités restent à préciser. Elles devront respecter le principe de non-double imposition", a ajouté M. Cahuzac, qui avait déposé un amendement pour faire payer "une contribution de solidarité nationale" aux Français "dont le domicile fiscal est hors de France" à l'Assemblée fin 2010.