Les Radicaux apportent un soutien minimum à Nicolas Sarkozy

Par latribune.fr avec AFP  |   |  645  mots
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Réuni en congrès, le Parti Radical, dirigé par Jean-Louis Borloo, a adopté (76% des suffrages) une motion apportant un soutien réservé au candidat-président. Rama Yade a fait connaître son opposition.

 Le Parti radical devait, sauf surprise, apporter samedi son soutien à Nicolas Sarkozy mais sans enthousiasme, dans un climat marqué par la défection de Rama Yade et la l'annonce de l' absence de Jean-Louis Borloo au meeting de Villepinte dimanche de NicolasSarkozy. Orphelins de la candidature de l'ex-numéro deux du gouvernement, qui a jeté l'éponge à l'automne après avoir très sérieusement songé à se lancer dans la course élyséenne, les 800 à 900 délégués devaient se prononcent en fin d'après-midi pour ou contre une résolution de soutien au président-candidat dès le premier tour de la présidentielle. Dans cette résolution, finalement adoptée par 76% des votants,le Parti radical, qui a largué les amarres de l'UMP en mai, réaffirme son "indépendance" et son "exigence d'un nouveau pacte majoritaire". Mais il souligne aussi la nécessité d'être en "cohérence" avec sa "lutte contre tous les extrémismes en choisissant la candidature de Nicolas Sarkozy, seul candidat de la droite républicaine et du centre capable d'être présent au second tour du scrutin".

Un choix de raison plus que de réelle adhésion donc pour beaucoup, et lié à des impératifs électoraux, les députés radicaux sortants ne voulant pas se retrouver en juin avec un candidat UMP investi face à eux. Selon les responsables du PR, cette ligne devait l'emporter. Mais "la dérive à droite" de Nicolas Sarkozy "a compliqué les choses", déplore un dirigeant. "Le pourcentage en faveur de la résolution est à la baisse", ajoute un autre.

Défection de Rama Yade

D'autant qu'en ouverture du congrès, l'ex-secrétaire d'Etat et actuelle première vice-présidente du PR, Rama Yade, a jeté un pavé dans la mare en annonçant au Monde.fr qu'elle ne voterait pas la résolution, par refus de la "stratégie de droitisation" de Nicolas Sarkozy."En 2007, Nicolas Sarkozy dictait le tempo, imposait les débats. Aujourd'hui, nous avons le sentiment, nous, les républicains, d'avoir le pistolet du FN sur la tempe", a-t-elle lâché. Rama Yade, en conflit ouvert avec l'UMP pour une investiture aux législatives dans les Hauts-de-Seine, laisse entendre que le soutien officiel des Radicaux à Nicolas Sarkozy tient à "la brutalité de l'UMP" et à "sa capacité à faire payer ceux qui sont perçus comme des gêneurs", sans préciser ses accusations. L'Elysée et l'UMP pouvaient rêver mieux à la veille du grand meeting national, à Villepinte du président-candidat, censé être une démonstration de force et d'unité de la droite et du centre-droit derrière Nicolas Sarkozy.

Borloo absent au meeting de Villepinte

 Selon un de ses proches contacté samedi par l'AFP, Jean-Louis Borloo ne devrait pas se rendre au meeting de Villepinte,  le parti étant "divisé" sur le soutien à apporter au chef de l'Etat. "C'est réglé", il "n'ira pas", a renchéri Dominique Paillé sur BFMTV. Ce qu'a confirmé depuis Jean-Louis Borloo qui avait déjà été échaudé par le pataquès médiatique autour des rumeurs sur son parachutage à la tête de Veolia. Jean-Louis Borloo a d'ailleurs piqué une colère dès mercredi quand le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a donné sa participation pour quasi acquise.

Toutefois, il a redit vendredi que "l'ensemble du Parti radical ne veut pas changer de coalition", à savoir "un partenariat avec l'UMP". Au grand dam de Didier Bariani, l'ex-président du parti, qui refuse "l'euthanasie du centre" et ne comprend pas ce soutien à Nicolas Sarkozy, "dont tous les dirigeants radicaux disent déjà en coulisses qu'il a perdu l'élection". "Cette présidentielle, c'est plié, sauf séisme", confiait mardi à l'AFP l'un d'eux. "Je suis revenu au Parti radical pour voter Borloo, pas pour voter Sarkozy. Je voterai donc Bayrou!", a déclaré à l'AFP Didier Bariani, passé par l'UDF.