"Je mesure la tâche qui m'attend"

Par latribune.fr  |   |  558  mots
François Hollande à Tulle / AFP
Dans sa première déclaration prononcée à Tulle, le nouveau président de la République a annoncé sa volonté d'agir vite : "le changement, c'est maintenant". Et rappelé l'ampleur de la tâche qui l'attend. Son agenda international est très chargé. Et des décisions doivent être prises très rapidement au plan interne. Plusieurs mesures (augmentation de l'allocation de rentrée scolaire, retraite à 60 ans pour les salariés ayant commencé à travailler à 18 ans...) pourraient être actées dès le moi de mai

Si l'agenda international de François Hollande va être particulièrement chargé, dès son entrée en fonction, qui pourrait être avancée au 11 mai, le nouveau président de la République n'a évidemment pas l'intention de laisser traîner les choses s'agissant des affaires internes.  Une série de mesures symboliques seront annoncées et prises dès son arrivée à l'Elysée. La première, citée dans le document élaboré par le PS sur «la première année du changement pour les Français », consistera à réduire de 30% la rémunération du chef de l'Etat et des ministres. Ceux-ci devront signer une charge de déontologie et publier des « déclarations d'intérêt ».
Les autres décisions immédiates seront un peu plus concrètes pour les Français, du moins un certain nombre d'entre eux. Ce sont celles qui peuvent être prises sans vote du parlement. Ainsi, le décret augmentant de 25% l'allocation de rentrée scolaire pourra être signé dès la mi mai. Tout comme le rétablissement de la retraite à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler à 18 ans et ayant cotisé 41 ans.

De même que pourra être décidé le blocage des prix des carburants pour trois mois. La caution solidaire permettant aux jeunes d'accéder à la location sera aussi actée. Tout comme le doublement du plafond du livret A et du livret épargne industrie, successeur du livret de développement durable. Parallèlement, un audit des finances publiques sera lancé, dont les résultats seront connus avant la fin juin. Et la fameuse RGPP (révision générale des politiques publiques) sera stoppée.

Un été très laborieux pour le parlement
Le rythme va encore s'accélérer après le 3 juillet, quand sera ouverte la session extraordinaire du parlement, qui va devoir affronter un programme très lourd: lui sera soumis un nouveau programme de stabilité, et surtout, l'Assemblée nationale est censée réformer la fiscalité en moins d'un mois, avant le départ en vacances début août: plafonnement et suppression de niches fiscales, modulation de l'impôt sur les sociétés au bénéfice des PME et des entreprises qui réinvestissent leurs bénéfices, surtaxe sur les banques et les sociétés pétrolières, retour au barème de l'ISF, suppression de l'exonération sur les grosses successions, taxation des revenus du travail comme ceux du capital, tranche d'imposition à 75% au dessus de 1 million d'euros...

Lancement des chantiers sociaux

?Dès ce mois de juillet, se tiendra aussi la Conférence nationale pour la croissance et l'emploi, qui lancera les chantiers sociaux du quinquennat : politique de l'emploi et de la formation (priorités : emploi des jeunes et des seniors, encadrement des licenciements boursiers, sécurisation des parcours, lutte contre la précarité, égalité salariale et professionnelle), qualité de vie au travail, pouvoir d'achat et politique salariale, sécurisation des retraites.
La note diffusée début avril prévoyait que la réforme des banques (séparation des activités de dépôts et des activités spéculatives) soit bouclée ce même mois de juillet, en même temps que la réforme fiscale. Aux dernières nouvelles, elle aurait lieu un peu plus tard, à l'automne.