Bernard Thibault mis en minorité pour sa succession à la CGT

Par latribune.fr  |   |  439  mots
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Pour lui succéder à la tête de la CGT en 2013, Bernard Thibault a proposé ce vendredi le nom de Nadine Prigent. Un choix qui se heurte aux cadres plutôt favorables à Eric Aubin et pour lequel l'actuel numéro un de la central a été mis en minorité.

On connait désormais le nom du favori de Bernard Thibault pour lui succèder à la tête du premier syndicat français, et comme attendu, il s'agit d'une femme. L'heureuse élue se nomme Nadine Prigent, a révélé le leader charismatique de la CGT ce vendredi. Comme attendu également, ce choix ne colle pas aux aspirations des cadres du syndicat dont la préférence irait plutôt à Eric Aubin, le spécialiste des retraites de la centrale, a-t-on appris de source syndicale.

La Commission exécutive confédérale, à laquelle le numéro un de la CGT a proposé son choix ce vendredi, a refusé ce choix à une très faible majorité, puisque le nom de Nadine Prigeant a reçu 20 voix favorables pour 21 "contre" et 5 absentions. C'est désormais au Comité confédéral national (CCN), le parlement de la CGT, prévu les 30 et 31 mai de se prononcer. Après cette mise en minorité de Bernard Thilbault, les tensions risques d'être vives. La bataille pourrait même durer jusqu'au congrès de Toulouse en 2013.

L'emblématique leader de la CGT,qui dirige la première centrale française depuis 1999 avait annoncé en janvier dernier sa décision de ne pas briguer un nouveau mandat lors du prochain Congrès de Toulouse en mars 2013.

La bataille ne fait que commencer

La succession de Bernard Thibault s'annonce complexe car aucune personnalité n'a émergé d'une façon incontestée. Plus qu'une opposition de ligne, la bataille se résume à un duel de personnalités. Pour Bernard Thibault , Nadine Prigent, 54 ans, responsable de la fédération de la santé jusqu'en juin 2011, a l'avantage d'être une femme. Le dirigeant souhaite en effet qu'une femme puisse diriger le syndicat après son départ. Mais une partie des cadres soulignent que cette ex-infirmière connaît mal le privé.

Son challenger, Eric Aubin, 49 ans, secrétaire confédéral chargé des retraites et issu de la Fédération de la construction, avait décidé dès janvier -et l'annonce de Bernard Thibault de quitter son poste à la tête de la CGT- de se mettre en situation pour le poste. Avec un avantage certain, il provient du secteur privé, ce qui serait une première pour la CGT. Mais il se voit reprocher par les proches de Bernard Thibault d'avoir critiqué la direction actuelle.  Sa candidature a pris de l'ampleur ces derniers mois. Mais jusqu'à ce qu'un leader rassemble suffisamment pour prendre la succession de Bernard Thibault de manière incontestée, le feuilleton continuera. Peut-être jusqu'en mars 2013 et le congrès de la CGT.