Ayrault relance le combat de la parité

Le vote des lois Zimmermann et Sauvadet n'étaient qu'une étape dans le combat des femmes pour une répartition plus juste des pouvoirs. Pour faire évoluer leur rôle dans les conseils d'administration mais aussi dans la société toute entière, cinq associations de femmes exerçant des responsabilités dans les métiers du chiffre, du droit ainsi que dans le secteur public se sont regroupées sous une bannière commune : la Fédération femmes administrateurs.
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Quel sens du timing ! « Le temps est venu de donner à l?égalité entre les femmes et les hommes la force de l?évidence. Nulle part sur le territoire de la République, nous ne tolèrerons le moindre écart par rapport à ce principe fondamental. Votre Assemblée compte 27% de femmes, c?est un progrès, mais nous sommes loin de la parité. La réforme à venir des règles de financement des partis politiques pourrait contribuer efficacement à cet objectif. C?est aussi au sein de l?entreprise que nous voulons bousculer ces inégalités choquantes. Le combat pour l?égalité professionnelle et l?égalité salariale entre les femmes et les hommes sera mené avec détermination par mon gouvernement », a déclaré Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre lors de son discours de politique générale à l?Assemble nationale. Un Premier ministre qui, on peut le rappeler, dirige un gouvernement où la parité est respecté.

La fonction publique est aussi concernée

La déclaration est heureuse. Elle est surtout dans l?air du temps, en particulier depuis le vote de la loi Zimmermann le 13 janvier 2011. Portée par la député de Moselle UMP Marie-Jo Zimmerman, le texte prévoit au 1er janvier 2017 un quota d?au moins 40% de femmes dans les conseils d?administration et de surveillance des entreprises privées de plus de 500 salariés et présentant un montant net de chiffre d?affaires d?au moins 50 millions d?euros. Concrètement, cette loi concerne entre 1.500 et 1.800 entreprises.

La fonction publique est également concernée depuis le vote de la loi Sauvadet le 12 mars 2012. Elle prévoit que dans les conseils d?administration des établissements publics, au plus tard à compter de leur deuxième renouvellement et dans les emplois des trois fonctions publiques (Etat, collectivités territoriales et hôpitaux) d?ici 2018, les femmes feront également leur entrée à 40%.

Un pied dans la porte

« Avec ces deux textes de loi, nous avons mis le pied dans la porte. Il est désormais temps pour les femmes de conquérir un pouvoir qui leur échappe depuis trop longtemps », martèle Agnès Bricard, la présidente de l?Ordre supérieur des experts-comptables qui est également à la tête de la toute nouvelle Fédération femmes administrateurs. Celle-ci regroupe cinq associations de femmes exerçant des responsabilités dans les métiers du chiffre, du droit ainsi que dans le secteur public.

Certes, la France fait plutôt bonne figure dans ce domaine. Elle est le deuxième pays à avoir imposé des quotas, imitant la Norvège, la nation pionnière sur le sujet de la parité. Et les résultats sont là. Selon les statistiques compilées par Ethics & Boards, les femmes représentaient 23,7% des administrateurs dans les entreprises du CAC 40. Un chiffre en hausse constante puisqu?il s?élevait à seulement 9,5% en 2008. Ainsi, la France fait partie des six pays dont les conseils d?administrations des entreprises sont constitués d?au moins 6% de femmes. Meilleur élève, Publicis possède un conseil d'administration composé de 50% de femmes. En bas de classement figurent EDF (8,33% de femmes dans le conseil d'administration), Cap Gemini (7,69%) et EADS (0% !)

La parité à tous les niveaux

« Mais ce n?est qu?une première étape car la situation concerne toutes le entreprises, les universités, les organisations patronales et syndicales », explique Agnès Bricard. « En outre, toutes les études témoignent du lien étroit entre parité et performance, alors pourquoi attendre davantage ? », s?interroge-t-elle.

Françoise Holder, présidente du réseau Force femmes est évidemment sur la même longueur d?ondes. « Au-delà des chiffres, il faut également que les mentalités évoluent, que le stéréotypes masculins changent pour la parité ne soit pas uniquement une affaire de chiffre », avance-t-elle.

 

Commentaires 3
à écrit le 04/07/2012 à 22:12
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SVP, nommer des gens compétents non des des gens pour leur sexe ou leur couleur de peau. Les femmes ont vocation à être majoritaires plutôt chez L'Oréal que chez Eiffage.

le 05/07/2012 à 10:08
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Chaque article évoquant l égalité en droits et en dignité droit pour les femmes nous ramène au bon vieux clichés du sexisme qu hypocritement les « justiciers » brandissent comme des valeurs. Intouchables : D abord vous exprimez tous deux une opini...

à écrit le 04/07/2012 à 16:12
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Vive la parité chez les instituteurs, les juges, les avocat(e)s, les infirmiers, les maçons, les égoutiers, les couvreurs, les chaudronniers, etc...

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