Lundi et mardi, le gouvernement a rendez-vous avec les partenaires sociaux pour élaborer avec eux la feuille de route des réformes à venir dans les domaines de l'emploi, du service public, des retraites, du redressement économique, de l'égalité homme/femme, des salaires et de la formation.
Le calendrier devra aussi être défini. Lors de son discours d'ouverture de la conférence, François Hollande, le président de la Répubique a expliqué que celle-ci devait déboucher sur l'élaboration d'un calendrier sur l'ensemble du quinquennat et sur une méthode de négociation pour chaque enjeu. Objectif affiché : faire des choix "justes". Ainsi, les premières décisions ne seront pas actées avant de longs mois. Longs ? Le temps presse, comme l'a rappelé Bernard Thibaut, le secrétaire général de la CGT en arrivant au Conseil économique, social et environnemental (CESE) où se tient la conférence.
« Cette conférence doit être abordée «de manière offensive», nous souhaitons des «mesures concrètes», «des décisions immédiates» face aux «situations d'urgence». «Nous ne serons pas là que pour discuter d'une méthode et caler un agenda», a indiqué le responsable de la CGT sur RTL.
Recul de l'activité au deuxième trimestre
Selon la Banque de France, le PIB aurait reculé de 0,1% au deuxième trimestre. Tant dans l'industrie que dans les services, le climat des affaires est très dégradé.
L'enquête de conjoncture publiée ce lundi par Oseo n'est guère plus enthousiasmante. "L'activité piétine depuis fin 2011 les PME anticipant une progression de leur chiffre d'affaires de 0,5 % en moyenne en 2012, contre 4,7 % en 2011. « Il n'y a pas d'annonce d'effondrement de l'activité, mais la tendance est au mieux à une faible progression. Les PME sont à peine moins affectées que les TPE. Seules les entreprises très exportatrices conservent un rythme de croissance significatif de leur chiffre d'affaires (3,6 %). Comme toujours, les PME innovantes misent sur une meilleure progression (2,8 %) », explique la banque publique.
Résultat, le marché de l'emploi est atone. « Les effectifs des PME ne progressent pratiquement plus : 21 % des PME annoncent un accroissement du nombre de leurs salariés depuis fin 2011, contre 15 % une diminution. Les intentions de création d'emploi en 2013 ne sont réellement positives que dans les secteurs des services aux entreprises, du commerce de gros et de l'industrie. Elles augmentent avec la taille de l'entreprise et proviennent majoritairement des entreprises innovantes et exportatrices », détaille l'enquête.
Les entreprises investissement moins
Marqué par un durcissement de l'accès au crédit, l'investissement n'est guère plus dynamique. « Les investissements sont donc un peu moins fréquents cette année. 57 % des PME de l'industrie ont engagé ou prévu des investissements sur 2012, à comparer à 60 % en mai 2011. L'insuffisance de la demande reste le principal frein à l'investissement, qui baisse en volume dans tous les secteurs d'activité, excepté celui de l'industrie où il se stabilise après avoir bien progressé en 2011 », constate Oseo.