Jean-Yves Le Gall, Arianespace : «Le spatial ignore les questions de souveraineté nationale»

Par Laura Fort  |   |  255  mots
Jean-Yves Le Gall, PDG d'Arianespace
Industriels, politiques et scientifiques sont réunis pour une conférence plénière sur la « conquête de l'aire », celle de l'air, de l'eau, du feu et de la terre.

A la table, Gilles Elkaim, explorateur et physicien, témoigne de ses expéditions dans le Grand Nord. « Mon adage favori est : ouvrir l'?il et la fermer. Pour moi, l'aire, c'est la glace. Et on entre dans une nouvelle ère : la prise de conscience de chaque individu est déterminante aujourd'hui. On produit, on exploite à outrance, pour répondre à la demande d'un public, qui dépasse sa nécessité. Il faut inverser cette tendance. »

Jean-Yves Le Gall, président d'Arianespace, intervient lui sur la conquête de l'espace : « trois événements se sont produits presque simultanément : la disparition de Neil Armstrong, Curiosity sur Mars et le 50ème succès d'Ariane 5. La première chose qu'on a fait faire à Curiosity, c'est de diffuser une chanson des Black Eyed Peas. Cela montre à quel point cette expédition est moderne par rapport à celle d'Armstrong, qui est très connotée à la guerre froide. Le spatial permet aussi de répondre à l'enjeu de l'eau car nous lançons des expéditions d'observation. Le spatial a commencé dans la guerre froide et les deux tiers des satellites lancés chaque année le sont pour une finalité militaire. On l'oublie, mais il y a des applications de plus en plus élargies des satellites ».

Interrogé sur la question de la souveraineté nationale, Jean-Yves Le Gall poursuit : « Le spatial a montré l'exemple sur la souveraineté nationale avec la station spatiale internationale, qui s'est d'abord appelée Freedom. Aujourd'hui, le spatial ignore les questions de souveraineté nationale, ignore les frontières ».