Un tiers des Européens redoutent l'effondrement de l'économie mondiale

Par Sophie Péters  |   |  524  mots
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Catastrophe ! Sur fond d'apocalypse annoncée pour décembre 2012, les peuples d'Europe se préparent au pire. Une étude menée à travers 16 pays européens, par l'Institut GFK pour National Geographic Channel, en vue d'une série sur les familles américaines redoutant la fin du monde, s'est attachée à déterminer les peurs des Européens. La crise économique reste le principal sujet d'inquiétude.

Au palmarès des sujets d'épouvante parmi les Européens, la montée du chômage arrive en tête : 37% des personnes interrogées s'inquiètent de la montée du chômage (20% en France). 29% pensent que l'économie mondiale pourrait s'effondrer, 26% craignent la faillite de plusieurs pays, 27% pensent que l'Etat providence risque de disparaître, 23% ne sont pas sûr de pouvoir financer leur retraite et 22% sont préoccupés par d'éventuelles attaques terroristes. Quant à la perspective du prétendu fatidique mois de décembre 2012, deux tiers des Européens estiment important de se préparer à un éventuel effondrement économique, un taux qui grimpe à 86% dès lors qu'il s'agit d'une catastrophe naturelle. Le pays qui donne le plus d'importance à l'éventualité d'une catastrophe naturelle est le Portugal (83%) alors qu'il est assez faible en France (9%). L'étude réalisée auprès d'un échantillon de 18 à 49 ans dans 16 pays (France, Espagne, Portugal, Italie, Pays-Bas, Danemark, Norvège, Royaume-Uni, Allemagne, Finlande, Estonie, Pologne, Russie, Grèce, Turquie et Bulgarie) met la crise économique au centre des préoccupations. Principalement au Sud de l'Europe...évidemment. En Espagne, elle domine largement les craintes (64%) ainsi qu'en Grèce (57%), Italie (55%) et Portugal (49%). Le Royaume Uni et la France avec respectivement 55% et 50% rejoignent également l'Europe du Sud.

Au Nord de l'Europe, en revanche, la santé apparaît plus comme sujet d'inquiétude que la crise économique. Comme en Allemagne, Finlande, Norvège, Bulgarie et Estonie où ces questions sont mentionnées avant l'économie. Seulement 30% des Allemands redoutent une récession économique, 24% des Norvégiens et des Danois, et...23% des Russes.

L'Allemagne et la France, pays les plus sûrs en cas d'effondrement

Mais que feraient ces Européens s'ils savaient que la fin du monde arrivait ? La moitié d'entre eux affirment qu'ils feraient les choses différemment et qu'ils se prépareraient à cette éventualité en allant vivre à la campagne pour cultiver leur propre nourriture. 25,9% déclarent que, face à une catastrophe, ils mangeraient tout ce qu'ils veulent, et 24,9% admettent qu'ils auraient plus de relations sexuelles (25,8% pour les Français) et arrêteraient de travailler. Seulement 25% disent qu'ils ne changeraient rien. Un pourcentage qui grimpe à 42% chez les Français sondés qui, pour leur part, privilégieraient les voyages et resteraient avec leur famille (69%).
Où faut-il alors mieux se mettre «à l'abri» ? Les pays considérés comme les plus sûrs en cas d'effondrement économique ou de catastrophe naturelle sont, pour la moitié des Européens, en premier lieu l'Allemagne suivie par la Norvège et le Royaume-Uni. A l'inverse, la Bulgarie, avec à peine 1%, n'inspire absolument pas confiance. Les Français considèrent leur pays comme étant sûr pour 23,4% en cas d'effondrement économique et 33,7% en cas de catastrophe naturelle, et se place avec ces bons scores juste derrière...l'Allemagne.
Quant à savoir quels sauveurs pourraient aider la population en cas d'effondrement économique ou de catastrophe naturelle, seulement 3% des personnes interrogées font confiance à leurs politiciens et 13% à l'église. 24% comptent plutôt sur les organisations non gouvernementales et 36% sur la police ou l'armée (28% en France). Dans un sauve-qui-peut généralisé, 61% disent surtout avoir uniquement confiance en eux-mêmes.