Trois millions de chômeurs, l'Assurance-chômage tiendra t-elle le coup ?

Avec la progression rapide et forte du nombre des demandeurs d'emploi, il y a t-il un risque que l'Unedic, qui gère l'Assurance-Chômage, ne tienne pas le coup? A priori,il n'y pas de danger. Augmentation du chômage ne signifiant pas forcément hausse des chômeurs indemnisés. Car avec le prolongement de la crise, la moitié des chômeurs ne perçoivent plus d'allocation versée par l'Assurance chômage, ayant épuisé leurs droits!
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Il monte, il monte le chômage. Fin août, le nombre des demandeurs d'emploi inscrits en catégorie « A » atteignait 3.259.200 (y compris l'outre-mer). Mais, si l'on tient compte de toutes les catégories (« A, B, C, D, E »)... ce sont alors 5.090.500 chômeurs qui sont, d'une façon ou d'une autre, inscrits à Pôle Emploi. Une question se pose alors immédiatement, l'Assurance chômage, gérée par l'Unedic, qui sert les allocations aux chômeurs, pourra t-elle tenir le coup face à une tel afflux qui, hélas, n'a pas vocation à se tarir dans les mois qui viennent ? Et ce d'autant plus que la situation financière de l'organisme est loin d'être florissante. Selon les dernières prévisions communiquées par l'Unedic ce mois de septembre, l'Assurance-chômage finirait l'année 2012 avec un déficit de 2,6 milliards d'euros puis de 4,1 milliards en 2013 (sur la base d'une croissance économique prévue à 0,4%). Cette même année l'endettement du régime atteindrait un total de 17,7 milliards....

Hausse du chômage ne signifie pas forcément hausse des chômeurs indemnisés

Alors, il y a-t-il le feu au lac au rythme où progresse le chômage ? A l'Unedic on se montre très serein... pour l'instant. "A ce stade nous restons dans l'épure de nos dernières prévisions" précise Vincent Destival,  directeur général del'Unedic. De fait, l'augmentation du chômage ne signifie pas forcément hausse drastique du chômage indemnisé. Ainsi, au final, l'Unedic table sur « seulement » 71.000 chômeurs indemnisés supplémentaires en 2012 et... 7.200 en 2013. Un nombre extrêmement faible qui s'explique par plusieurs raisons. D'abord, les fins de missions d'intérim et les fins de CDD représentent plus de 30% des entrées en chômage et... 63% des allocataires de l'Assurance-chômage. Or, cette population, par définition, n'a pas pu cumuler des droits très longs à l'assurance chômage, elle en  «sort » donc relativement rapidement. De surcroît, le montant de l'allocation servie reste très limitée. A cet égard, il convient de rappeler que le montant moyen de l'allocation chômage mensuelle s'élève à 1.007 euros.

Seuls 48,8% des chômeurs perçoivent une indemnité

Ensuite, hélas, la crise se prolongeant, l'ancienneté dans le chômage s'allonge. Le nombre des chômeurs inscrits depuis plus d'un an atteint 1.727.000 (+9,4% sur un an), dont 475.100 inscrits depuis trois ans ou plus (+ 21,6% sur an). Or,  selon qu'un chômeur ait moins ou plus de 50 ans, la durée maximale pour percevoir une allocation d'assurance chômage est limitée à deux ou trois ans. Ils sont donc de plus en plus nombreux à se retrouver en fin de droits et à « sortir ». D'ailleurs, avec ce système, l'assurance chômage ne verse une allocation qu'à 50% des demandeurs d'emploi inscrits en catégories « A, B, C » (ceux étant tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi). Et ce ratio tombe à 41% si, cette fois, on considère l'ensemble des chômeurs (en incluant les catégories « D et E »). Pis, donnée en général oubliée, l'Assurance-chômage et le Régime de solidarité nationale n'indemnisent au total que... 48,8% des chômeurs, selon les dernières données connues à la fin juillet. Enfin, Avec la toute récente « réforme Hollande » rétablissant l'âge légal de la retraite à 60 ans pour les carrières longues, l'Unedic table, pour 2013, sur la sortie du régime d'environ 20.000 seniors au chômage qui pourront faire valoir leur droit à la retraite. Une sorte de transfert entre caisses...


Un emprunteur très apprécié sur les marchés

D'un point de vue financier, l'Assurance chômage se dit aussi confiante pour servir les allocations. Outre les rentrées de cotisations, l'Unedic peut aussi compter sur une très active politique de financement sur les marchés. En 2012, elle a déjà émis des obligations à hauteur de 6,5 milliards d'euros (500.000 euros supplémentaires sont prévus d'ici la fin de l'année). Des emprunts qui arriveront à terme entre 3 et 7 ans à un taux moyen de 2%. La souscription à a été rapide, notamment grâce à la garantie explicite de l'Etat. La même opération sera renouvelée en 2013 à hauteur de 5 milliards d'euros.
Des nouvelles rassurantes, certes, il n'en reste pas moins que l'actuelle convention d'assurance chômage -qui gère les droits et les devoirs des chômeurs et qui fixe le montant des allocations et des cotisations - arrive à échéance le 31 décembre 2013. Or, pour soulager les finances de l'Unedic si l'augmentation du chômage persiste, il n'est pas à exclure que le patronat et les syndicats doivent se pencher sur les délicates questions d'une augmentations des taux de cotisation (employeurs et salariés) ..... voire de la dégressivité des allocations.
 

Commentaires 24
à écrit le 21/10/2012 à 16:01
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Mais quel lecteur de la Tribune pourra me dire à quoi servent les 11 députés nouveaux depuis cette année pour s'occuper des expatriés aux quatre coins du Monde ? Pas un seul élu, lecteur de la Tribune, qui ne puisse me renseigner ? Il me semble que...

à écrit le 28/09/2012 à 20:40
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Les parasites et autres assistés dehors! Ooost!!!

à écrit le 28/09/2012 à 17:20
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Je m'étonne tout de même que certains lecteurs de l'article soient choqués par une seule faute de rédaction plutôt que par le sujet. Sans doute ne sont-ils pas touchés, de loin ou de près, par le chômage ? Pour ce qui me concerne, bien que professeur...

le 29/09/2012 à 5:49
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Madame Jacquotte25, c'est dommage de terminer par une faute ! Mais vous faites bien de relativiser.

à écrit le 28/09/2012 à 13:08
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Confondre "hors" et "or", ça fait mal aux yeux et ça ne fait pas très sérieux pour un journaliste, surtout à une époque où les logiciels de traitement de texte comportent tous un correcteur orthographique et grammatical...

à écrit le 28/09/2012 à 11:03
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doivent participer eux aussi à l effort collectif...comment peut on encore leur accorder cette CSG à taux réduit alors que les generations suivantes sont completement asphixiées par les charges ou sans emploi...

le 28/09/2012 à 11:54
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tout simplement parce que les retraites sont trop faibles.vous avez beau gratter jusqu'a l'os,nous ne pouvons pas dépenser plus que ce que l'on nous verse

à écrit le 28/09/2012 à 9:06
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Gazetier, retourne à l'école pour différencier la conjonction "or" de la préposition "hors". La honte.

à écrit le 28/09/2012 à 0:10
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Marie Antoinette ah bon les députés aussi ont promis de ne plus manger de caviar le 31 février ils vont se taper un bon casse-croûte style : jambon-beurre pourquoi pas.

à écrit le 27/09/2012 à 20:16
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Aucun problème! Les intermittents du spectacle ont promis de faire un effort! lol

le 27/09/2012 à 22:35
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Les députés aussi. Ils ont promis de ne plus manger de caviar le 31 février.

le 28/09/2012 à 11:56
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et gdf a promis de n'augmenter les tarifs du gaz que de 5 pour cent:tout le monde fait un effort

à écrit le 27/09/2012 à 20:05
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Et la sécu ? Plus de cotisations ou si peu et toujours des ayant droits sans oublier la CMU et l'AME...

à écrit le 27/09/2012 à 19:59
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Dans les années à venir, il ne fait aucun doute que l'assurance-chômage publique et collectivisée, actuellement bricolée par des amateurs, ne tiendra pas le coup ni le coût. Il convient de privatiser cette assurance et de la confier au secteur privé ...

le 21/10/2012 à 22:02
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Pour les ignorants, l'ASSEDIC n'est pas une administration d'état mais une entreprise d'assurance chômage du secteur privée. J'y ai travaillé et le directeur disait à l'époque nous ne sommes pas là pour faire du social ! A ne pas confondre avec l'ex-...

à écrit le 27/09/2012 à 19:01
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Si nos gouvernants passaient des croissants au beurre au pain de guerre au petit déjeuner, et du 4 étoiles de la cantine de l'Assemblée Nationale et du Sénat, ils ne relanceraient peut être pas l'économie, mais contribueraient à verser l'équivalent "...

le 21/10/2012 à 20:10
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c'est une drôle d 'idée de proposer la privatisation l'assedic par une entreprise privée...pourquoi,? cette entreprise(groupe assurance)...son but sera juste de faire du fric au maximum.... vous voyez le tableau....impossible de développer ou argume...

à écrit le 27/09/2012 à 18:19
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Vous avez oublié une logique si l'assurance chômage n'indemnise pas c'est donc le conseil général et la CAF qui doit assumer (ex RSA) le flux monstrueux des victimes de la crise avec tout les dégâts sociaux et financiers. Pas sur que nos département...

le 27/09/2012 à 18:32
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à complément d'infos : pourquoi écrire :"victimes de la crise", victimes de l'escroquerie serait plus approprié!

le 27/09/2012 à 18:39
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Zut, alors les régions vont devoir rogner sur leur train de vie somptuaire, leurs hotels de région à faire palir l'émir du qatar, les maisons de regions aussi inutiles que couteuses aux 4 coins du monde (cf; Languedoc roussillon)... ?

le 27/09/2012 à 20:08
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Siege du conseil regional Rhone Alpes, 3 fois le budget initial, un immeuble stalinien avec les cuisines au 4 eme etage, belle vue pour les cuisiniers... y a bon de presser le contribuable.

le 27/09/2012 à 21:19
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@complement d'info: tout a fait exact, on peut ajouter que les actifs paieront 2 fois : une fois via les impots locaux pour les département qui paient le RSA des personnes qui n'ont plus droit au chomage et une deuxieme fois via une inevitable hausse...

à écrit le 27/09/2012 à 17:36
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aprés l'impot sécheresse que nous avons connu,;;;;peut etre un impot chomage,!!!ils manquent vraiment d'imagination nos politiques, mais pour leurs augmentations et indemnités ils trouvent de suite la solution!!car la diminution du salaire de notr...

à écrit le 27/09/2012 à 17:24
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Il suffit de financer le chomage et les retraites par une contribution de l'énergie(ancienne taxe carbone plus l'électricité)

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