L'AFIC rejoint le camp des indignés fiscaux

Selon nos informations, l'Association française des investisseurs pour la croissance fait actuellement circuler une pétition auprès des entreprises qu'elle soutient, estimant que de lourdes menaces pèsent sur le capital-investissement.
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Il n'y pas que les Pigeons et les organisations patronales qui réclament un geste de la part de Bercy. Selon nos informations, l'Association française des investisseurs pour la croissance (AFIC) fait circuler une pétition auprès des entreprises qu'elle soutient, pétition qu'elle entend ensuite faire publier dans la presse nationale. Elle sollicite leur soutien au capital-investissement, «au moment où cette profession fait l'objet d'une profonde incompréhension de l'opinion publique, où de lourdes menaces pèsent sur son financement, et voit ses perspectives encore aggravées par certains projets du gouvernement», précise le texte de cette pétition que La Tribune s'est procuré.

En clair, l'AFIC souhaite que le gouvernement renonce à son projet d'aligner fiscalité des revenus du capital sur celle des revenus du travail, revienne sur celui de taxer jusqu'à 60% les plus-values de cessions, ce point ayant été à l'origine de la révolte des «Pigeons», et de taxer le "carried interest" au taux marginal de 95%. Pour mémoire, ce dispositif est un mode de rémunération alternatif et complémentaires des dirigeants et managers de fonds, rémunération qui dépend de succès de l'investissement réalisé.

Pour des entreprises "plus solides"

Signé par Louis Godron, le président de l'AFIC, ce courrier précise: «entrepreneurs français dans les entreprises de toutes tailles, de toutes régions, de tous secteurs, nous avions chacun un projet de création, d'expansion ou de reprise d'entreprise. Les professionnels du capital-investissement ont cru en nous. Ils nous ont apporté les fonds nécessaires, sont devenus nos associés, et ont partagé nos risques dans la durée. Ils ne nous ont pas seulement apporté des fonds pour financer nos projets: nos avons aussi bénéficié de leur expérience d'experts en création et croissance d'entreprises. Ils nous ont soutenus, y compris dans les moments difficiles. Par leurs conseils, leurs idées, leur esprit de rigueur aussi, ils nous ont aidé à construire des entreprises plus solides, mieux armées pour la croissance et pour l'emploi, pour l'avenir».

"Ignorance"?

S'ensuit une véritable déclaration d'amour en faveur des investisseurs. «Nous pouvons témoigner que leur métier d'investisseurs engagés est bien loin de la finance spéculative. A l'heure où ce métier est en grave danger, asséché par une pénurie de financements à long terme, décrié par ignorance de son rôle réel pour la croissance, nous voulons, chacun d'entre nous, leur apporter notre soutien public».

Au premier semestre 2012, les capitaux levés par l'AFIC se sont élevés à 1,794 milliard d'euros, soit seulement 28% du montant total collecté sur l'ensemble de l'année 2011 (6,456 milliards). «Ce niveau très bas s'explique essentiellement par les effets de la crise financière actuelle, l'attentisme général en période électorale, ainsi que par un niveau de collecte ISF largement insuffisante. A ces éléments s'ajoutent les craintes sur la levée de l'impôt sur le revenu à venir», avait précisé l'AFIC le 3 octobre lors de la présentation de ces chiffres semestriels.
 

Commentaires 11
à écrit le 16/10/2012 à 12:49
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Avant francois disait " j'aime pas les riches " .... bientot ce sera "j'aime pas les pauvres " aussi !

à écrit le 15/10/2012 à 16:17
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Dans le cadre de la prise en compte des revenus pour le calcul de l?ISF,l?imposition des plus values latentes est un scandale voire du vol manifeste: « 2° La variation de la valeur de rachat des bons ou contrats de capitalisation, des placements de ...

à écrit le 15/10/2012 à 13:26
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Ce qu'est l'AFIC, c'est le rassemblement de tous les financiers qui ont capté les capitaux dans des OPCVM pour tondre la laine sur le dos des contribuables qui leur ont fait confiance A TORD car ces sociétés de gestion d'OPCVM (FIP/FICP/FCPR) en ont ...

le 15/10/2012 à 15:57
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visiblement AFICionados parle de ce qu'il ne connait pas : NON les gestionnaires de FCPR ou FIP ou FCPI ne peuvent aps legalement placer leur liquidités sur les marchés (c'est interdit); NON ces memes gestionnaires n'ont pas de liquidités puisque leu...

à écrit le 15/10/2012 à 12:59
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A qui le tour? a nouveau merci a la tribune pour son essentielle contribution dans ce piege a gogos...fait de volatiles qui ont les pieds bien sur terre

à écrit le 15/10/2012 à 12:44
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En fait, les vrais pigeons vont être la classe moyenne (comme on pouvait s'en douter).

le 15/10/2012 à 13:20
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En fait les vrais pigeons sont les français d'en bas (comme c'est visible et comme cela saute aux yeux depuis PLUS de 10 ans)

à écrit le 15/10/2012 à 12:22
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La profonde incompréhension de public provient du fait qu'il ne font travailler "que" l'argent sans faire le moindre effort physique = preuve de leur contribution à la communauté!

le 15/10/2012 à 15:54
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effectivement, un fond n'a qu'une matière première, : l'argent qui lui est confié, et qu'un ' outil " de production " : les entreprises qui se créent , se développent, se transmettent, et qui ont besoin de ces fonds à long termes...entre les deux , ...

le 15/10/2012 à 16:26
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Un LBO oblige de fait la société à rester en France, oblige la société a dégager du cash pour rembourser, donc à payer un impôts sur bénéfice élevé? Donc la communauté y gagne aussi

le 15/10/2012 à 19:38
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euh...certes, mais les LBO utilisent l'effet de levier fiscal, grâce au mécanisme de l?intégration fiscale, qui à pour effet de minorer le plus possible l?impôt, en déduisant les frais financiers de la dettes d?acquisition des résultats imposables d...

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