Moralisation de la vie publique : Anticor décerne des prix et des casseroles

Par latribune.fr  |   |  406  mots
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L'association Anticor qui se bat, "contre la corruption et pour la moralisation de la vie publique" décernera aujourd'hui des "prix de l'éthique" et des casseroles aux élus ayant, selon elle, répondu ou contrevenu aux exigences d'une république exemplaire.

Au chapitre des récompenses figure, dans la catégorie "transparence et exemplarité" le député UDI Charles de Courson pour son combat pour la transparence des frais professionnels des parlementaires.

Ce ancien magistrat de la cour des comptes avait déposé en juillet dernier un amendement visant à rendre vérifiable par l'Administration l'utilisation de l'indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) par les députés, qui n'a pas été adopté. "Je suis très honoré de recevoir cette distinction. Mais, le fait que l'obligation de fournir des justificatifs en matière de frais professionnels, règle à laquelle est obligée chaque salarié ou chef d'entreprise, soulève tant de débat n'est pas très rassurant quant à la pérennité de notre démocratie", a commenté l'élu dans un communiqué.

Parmi les autres lauréats, figurent l'ex-maire-adjoint écologiste de Grenoble Raymond Avrillier, dans la catégorie "lanceur d'alerte". Connu pour avoir provoqué la mise en examen d'Alain Carignon en 1994, il est récompensé pour avoir révélé l'affaire des sondages de l'Elysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

Sont également récompensés, le journaliste Antoine Peillon, dans la catégorie "investigation" pour son livre sur l'évasion fiscale et les députés et sénateurs PS "qui ont respecté leur engagement anticumul de mandats en démissionnant de leurs mandats locaux".

Côté Casseroles, Anticor pointe, a contrario, les parlementaires PS qui n'ont pas respecté leur engagement anticumul. Dans la catégorie "service après vote", l'association précise qu'elle adressera une mise en demeure à 5 des 18 députés qui se sont fait élire en signant la charte anticor contre le cumul des mandats et restent aujourd'hui titulaires d'un mandat local.

Au chapitre "préjudice citoyen", c'est l'ex-ministre des finances, Christine Lagarde, qui est épinglée pour "son arbitrage dans l'affaire Tapie".

La casserole de "l'utilisation abusive de la carte de crédit" est décernée à l'ex-député PS Jean-Pierre Kucheida, soupçonné d'abus de bien sociaux, et, dans la catégorie "j'abuse", à Roxane Décorte, conseillère UMP de Paris condamnée pour abus de confiance.

Enfin, le député UDI André Santini, récemment jugé dans le dossier de la fondation Hamon, s'est vu décerner une casserole "pour l'ensemble de son oeuvre". La cérémonie animée par Bruno Masure se tiendra cet après-midi à la mairie du 12e arrondissement de Paris.