Economie sociale et solidaire : Benoît Hamon promet un «vrai choc coopératif»

Par Adeline Descamps, à Marseille, MéridienMag  |   |  488  mots
Devant 1.200 coopérateurs, le ministre de l'Economie sociale et solidaire a promis d'ouvrir sept chantiers pour doubler le nombre de scop en cinq ans ©REUTERS/Stephane Mahe
À l'occasion du 35ème congrès national des SCOP, les sociétés coopératives et participatives, qui s'est tenu au Parc des expositions de Marseille ce jeudi et vendredi 15 et 16 novembre, le ministre a dévoilé les principales mesures contenues dans le futur projet de loi sur l'Économie sociale et solidaire, qui sera présenté courant du premier semestre 2013.

Devant un parterre de quelque 1 200 personnes, représentant 400 sociétés coopératives et participatives réunies en congrès national, Benoît Hamon, ministre délégué à l'Économie sociale et solidaire (ESS), a littéralement conquis le public quand il a promis « un vrai choc coopératif ».
Patrick Lenancker, le président de la confédération générale des SCOP, réélu pour un mandat de quatre ans à l'occasion de ce congrès, espérait bien que le ministre retienne au moins deux des propositions qu'il a faites remonter pour peser sur la structure d'un projet de loi qui prévoit notamment la modernisation des dispositions législatives régissant le statut des coopératives. Sa première priorité portait, notamment, sur la création d'un nouveau statut de transition autorisant un actionnariat salarié minoritaire, lors d'une reprise de société, « de consacrer la totalité des bénéfices pendant les 5 à 10 premières années au rachat progressif de l'entreprise en vue d'en devenir propriétaire". La deuxième priorité, c'était de créer "un droit préférentiel » de reprise d'une entreprise par ses salariés.

Sept chantiers pour doubler le nombre de scop en cinq ans

Or le ministre de l'Economie sociale et solidaire a non seulement fait sienne cette dernière proposition, mais il a promis bien davantage en identifiant sept chantiers pour soutenir ce modèle de développement économique qu'il a présenté comme "tempérant et durable". Benoît Hamon s'est ainsi donné comme feuille de route pour les cinq ans à venir "de doubler le nombre de scop". Aujourd'hui, 1.910 scop composent le paysage économique français et emploient 40.734 personnes (hors filiales), leur nombre a augmenté de 3,1 % depuis le début de la crise. Et le ministre a également retenu l'idée de "la création d'un statut de transition pour les scop naissantes afin de réduire la prise de risques".
Par ailleurs, Benoît Hamon a réitéré l'engagement d'allouer 500 millions d'euros aux entreprises de l'ESS dans le cadre des capacités d'investissement mobilisées par la future Banque publique d'investissement (BPI), voire "de flécher certains crédits de l'épargne réglementée vers cette forme d'économie". Il s'est engagé en outre à soutenir la "constitution des groupements coopératifs pour les aider à accéder à la taille critique", et évoquer davantage de moyens pour l'export.

Ovation sans précédent

Enfin, inespéré pour les coopérateurs, Benoît Hamon a promis d'allouer 1 million d'euros aux unions régionales des scop pour les accompagner dans leur mission d'ingénierie technique auprès de leurs adhérents, estimant qu'aujourd'hui les contributions étaient "faméliques". L'ensemble de ces mesures ont été saluées par une ovation sans précédent, la moitié de la salle debout. Un moment très rare et probablement jubilatoire pour un représentant du gouvernement par les temps qui courent.