
Et si la France perdait son dernier "Triple A" attribué par l'une des principales agences de notation? Pour l'instant, Fitch maintient la note de la dette souveraine française. Toutefois, la perspective négative est elle aussi maintenue. Il y aurait "un peu plus de 50% de chances" que cette note soit dégradée l'an prochain, a prévenu l'agence dans un communiqué.
Un pic de la dette publique à 94% du PIB en 2014
Dans le détail, Fitch s'inquiète surtout pour le niveau de la dette publique française. Selon l'agence, elle atteindra un pic en 2014 et pèsera alors quelque 94% du PIB en 2014. Un niveau au-delà duquel elle ne pourrait plus conserver sa note maximale. Pour l'heure, l'agence estime que la dette s'élève à 90% du PIB. "Seules la Grande-Bretagne et les Etats-Unis sont plus endettés", est-il souligné dans le communiqué. Standard & Poor's a d'ailleurs menacé jeudi de dégrader la note britannique.
Confiance dans la réduction des déficits
Concernant la réduction des déficits, l'agence se montre plutôt confiante. Elle estime possible une réduction du déficit public à 4,5% cette année et 3% l'an prochain, comme promis par François Hollande. En revanche, elle est plus pessimiste quant à la croissance. Pour elle, le produit intérieur brut devrait croître de 0,3% l'an prochain puis 1,6% en 2014, soit respectivement 0,5 points et 0,4 points de moins que les prévisions sur lesquelles le gouvernement a fondé son budget.
Le pacte de compétitivité dans le viseur
Mais Fitch attend surtout les résultats de la politique gouvernementale, et notamment du Pacte de compétitivité ainsi que de la réforme du marché du travail actuellement en cours. Elle fait de leur réussite l'un des critères du maintien ou non du Triple A français.
Conséquences limitées
Les conséquences d'une telle décisions seraient toutefois limitées dans la mesure où le pays a déjà perdu deux ?Triple A? auprès des deux autres agences de notation principales, Standard & Poor?s en janvier 2012 et Moody?s en novembre. Et ces deux décisions n'ont, pour l'heure, pas empêché le pays d'emprunter à bas coûts sur les marchés.
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