Resserrer les boulons, c'est tout d'abord essayer de mettre en place un travail en équipe, qui n'a encore jamais vraiment existé au sein du gouvernement. Au point de faire grandement regretter l'équipe Jospin aux hauts fonctionnaires qui ont connu les deux.
Resserrer les boulons, c'est ensuite faire comprendre à tous ceux et toutes celles qui ont pris l'habitude de négocier directement avec l'Élysée et d'y obtenir des arbitrages, qu'il fallait qu'ils apprennent à passer auparavant par la rue de Varenne pour une visite à l'hôtel Matignon.
La première visée pourrait être Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales et de la Santé. Son directeur de cabinet, Jean-Luc Névache, est, en tout cas, dans la ligne de mire de Christophe Chantepy, le directeur de cabinet du chef du gouvernement. Ce dernier alignerait les arguments pour une véritable volée de bois vert : le cabinet de la ministre fonctionne mal?; les dossiers du ministère n'avancent pas ; Marisol Touraine - qui n'a jamais été une « aficionada » du Premier ministre - aurait l'habitude de ne jamais référer pour ses dossiers à Matignon?; la ministre manquerait de courage, refusant certains a? rontements. De fait, rue de Varenne, on n'a pas apprécié que Marisol Touraine se décommande vendredi dernier, au dernier moment, alors qu'elle devait clôturer à Lyon les XIIe Rencontres de la Fédération de l'hospitalisation privée, très remontée contre le blocage des tarifs et la menace de compensation pour le futur crédit d'impôt. Bref, comme on le dit à Matignon, le directeur de cabinet de la ministre, Jean-Luc Névache, sert pour l'instant de fusible. Il partira en janvier.