En partance pour Londres, Afflelou dénonce une guerre de tranchées autour de la fiscalité

Par latribune.fr  |   |  417  mots
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L'opticien français Alain Afflelou qui a annoncé son installation prochaine à Londres "pour deux ou trois ans" a dénonce aujourd'hui "une guerre de tranchées" livrée selon lui aux entrepreneurs et "ceux qui réussissent".

 "On est en train de faire une guerre de tranchées, de revenir en 1789: il faut arrêter de dire que les chefs d'entreprises sont des voleurs, des voyous, des gens malhonnêtes", a estimé l'entrepreneur interrogé sur RTL. "Il n'y a pas que les artistes qui ont le droit d'être considérés: des gens qui travaillent et en font travailler d'autres, on en a besoin", a-t-il jugé à propos de l'exil récent de Gérard Depardieu et de la polémique qu'il a suscitée. 

Pour autant le célèbre opticien "qui a réussi", s'il juge la "fiscalité injuste et confiscatoire", assure qu'ils ne quittera pas sa nationalité "pour ne pas payer d'impôt". Il part s'installer Londres à la demande de son actionnaire majoritaire, le fonds d'investissement britannique Lion Capital, afin d'y développer son entreprise vers le nord de l'Europe. Et compte s'y installer "pour deux ou trois ans" pendant lesquels il continuera de payer ses impôts en France, a-t-il affirmé. "Je ne cherche pas à jongler. J'ai toujours payé mes impôts en France même quand j'étais en Suisse. Je paierai en Angleterre ce que je dois payer et en France ce que je dois payer".

Ce qui ne l'empêche pas d'estimer que "le système en France est extrêmement défavorable pour tous les chefs d'entreprise et ceux qui cherchent à entreprendre. J'ai payé des impôts, j'en paye beaucoup et je n'ai pas à en rougir".  Selon lui, "à partir de maintenant ceux qui sont dans la tranche de 75%" d'impôt sur le revenu "peuvent dépasser 90% d'imposition: alors, oui on peut parler de fiscalité confiscatoire puisqu'elle peut nous priver de l'intégralité de nos revenus du travail".

Alain Afflelou rejoint ainsi Laurence Parisot, la patronne du Medef, qui a dénoncé vendredi des propos "insupportables" aux relents de "guerre civile". "Je dis comme ce que dit Catherine Deneuve ce matin dans Libération, nous avons le sentiment aujourd'hui qu'on cherche à recréer quelque chose qui s'apparente à 1789", a estimé la patronne des patrons, citant la tribune de l'actrice dans Libération vendredi en soutien à Gérard Depardieu mis en cause par le comédien Philippe Torreton.

Depuis la rentrée de septembre, les soupçons d'exil fiscal ont été nourris en France par le départ de plusieurs fortunes à l'étranger. Celui, assumé pour des raisons fiscales, de Gérard Depardieu vers la Belgique, continue de susciter de nombreuses réaction dans le monde du cinéma.