Présidence du Medef : manœuvres, vidéos et parodies !

Plusieurs vidéos parodiques ainsi qu'un blog plutôt bien renseigné sont apparus sur le Net pour la guéguerre en cours au Medef. L'actuelle présidente, Laurence Parisot, tente d'obtenir une modification des statuts de l'organisation pour se maintenir à son poste deux années supplémentaires. Plusieurs voix patronales se sont élevées contre ce projet. Il reviendra aux instances du Medef d'en décider, in fine. Les grandes manœuvres ont donc commencé en interne.
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Inimaginable il y a encore vingt ans, faute de la technologie nécessaire, les vidéos et autres blogs se multiplient sur la Toile pour porter en dérision les événements actuellement cours au Medef. Les deux vidéos parodiques suivantes (des films « La Chute » et « Kill Bill »), de plus ou moins bon goût, en sont la preuve.



Pour bien comprendre ces parodies, voici un résumé des faits : Laurence Parisot termine actuellement son deuxième (et normalement dernier) mandat de trois ans à la tête de l'organisation. Elle doit rendre son tablier le 1er juillet prochain au plus tard. Mais, coup de théâtre, le soir même de la conclusion de l'accord interprofessionnel sur l'emploi, le 11 janvier, la présidente du Medef fait savoir qu'elle va demander au comité statutaire du Medef d'examiner une modification des statuts de l'organisation, permettant à un président d'exécuter un deuxième mandat de cinq ans au lieu des trois prévus jusqu'ici. Le comité est aussi prié de dire si une telle modification pourrait s'appliquer au président en place... Ce qui permettrait à Laurence Parisot de ne partir, finalement, qu'en juillet 2015.

Plusieurs personnalités patronales contre l'initiative de Laurence Parisot de modifier les statuts

Plusieurs voix se sont élevées en interne - notamment Frédéric Saint Geours président de l 'UIMM (métallurgie) qui pourrait se présenter en successeur - contre cette tentative de modification des règles du jeu par Laurence Parisot à moins de six mois de son départ. Les candidats déclarés ou quasi déclarés comme Thibault Lanxade, Jean-Claude Volot et Pierre Gattaz ont aussi fait part de leur oppositions. Ernest-Antoine Seillière, ancien président du Medef, a également fait savoir à Laurence Parisot qu'elle ne pouvait pas faire ça. Officiellement, la présidente en place dit « réfléchir » sur ses intentions...
En attendant, le comité statutaire travaille. Il s'est déjà réuni plusieurs fois. Normalement, mais rien ne l'y oblige - la campagne officielle pour l'éventuelle succession de Laurence Parisot ne commençant pas avant la fin avril -, il devrait avoir rendu son avis avant le 18 février, date du prochain Conseil exécutif du Medef (45 membres).

Le comité statutaire plutôt favorable à Laurence Parisot

Selon nos informations, à ce stade, le comité statutaire - composé de personnalités patronales plutôt favorables à Laurence Parisot, tel Georges Drouin, l'ancien président du Groupement des professions de services - serait plutôt d'accord pour une modification des statuts applicable à la présidente en place. Il en irait de même, à une très courte majorité, au Conseil exécutif où certaines personnalités du monde patronal seraient finalement disposées à soutenir Laurence Parisot malgré le récent mouvement de protestation. La présidente employant un argument massue : avec un gouvernement socialiste rapide à dégainer des projets fiscaux et sociaux pesant sur les entreprises, il n'y a pas intérêt à changer immédiatement d'équipe au Medef!

Seule, in fine, l'assemblée générale tranchera

Peut-être que Laurence Parisot passera cet obstacle. Mais il lui faudra encore convaincre l'assemblée générale du Medef. En effet, forte de 560 membres (avec droit de vote), issus des fédérations patronales et des instances territoriales, cette assemblée est statutairement la seule habilitée à voter une modification des statuts. Elle doit se réunir dans les 15 jours suivant sa convocation (donc début mars au plus tôt). « Et là, ce n'est pas gagné », explique un cacique du Medef. « Nombreux sont ceux qui trouvent que Laurence Parisot tente un putsch institutionnel. A voir...
En tout cas, manifestement, certains ne veulent pas croire à la réussite de Laurence Parisot et préfèrent parier sur une poursuite du processus électoral. Pour preuve, un projet de « grand oral » réunissant tous les candidats déclarés est en train de se monter pour le 3 mars au siège de la Fédération française des Télécoms (fédération des entreprises opérant dans le domaine de la téléphonie). A cet égard, prudemment, Geoffroy Roux de Bézieux, le médiatique patron de Virgin Mobile France, attend le Conseil exécutif du Medef du 18 février avant de décider de se lancer, ou pas...

En attendant, pour suivre quasiment en direct tout ce psychodrame, un blog plutôt bien renseigné - la personne qui en est à l'initiative travaille manifestement pour le Medef - vient de se créer... Sans langue de bois.

Lire aussi :
>> Laurence Parisot en piste pour un troisième mandat au Medef
>> Le patron de l'UIMM pourrait être candidat à la tête du Medef
>> Le coup d'Etat permanent au Medef
>> Et si Laurence Parisot briguait un troisième mandat à la tête du Medef ?

Commentaires 8
à écrit le 03/02/2013 à 10:55
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Rififi, magouilles et Cie !!

à écrit le 02/02/2013 à 11:58
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Laurence Parisot... le medef c'est son bébé ! on dirait !!!!!

le 02/02/2013 à 12:25
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rien d'autre dans sa vie??? "pauvrette" !

le 02/02/2013 à 17:54
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Elle l'a fait par PMA ou GPA ?

le 03/02/2013 à 11:15
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Alors ça! faut voir !

à écrit le 01/02/2013 à 22:51
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La seule question qui vaille pour qui doit-elle garder cette place au chaud dans 2 ans, ou que lui a-t-on promis qui fasse qu'elle ne veut quitter ce strapontin médiatique trop tôt?

à écrit le 01/02/2013 à 21:23
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la guerre, toujours la guerre, hier à l'ump, aujourd'hui au medef ! pourquoi ne pas mettre 2 chefs?

le 02/02/2013 à 17:56
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L'UMP montre la voie pour résorber le chômage: 2 présidents et on doublonne tous les postes !

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