Logement, urbanisme, santé... les pistes pour gérer le vieillissement de la population

Trois rapports étaient remis ce lundi au gouvernement sur la question de la dépendance. L'un deux, rédigé par la députée Martine Pinville préconise notamment de financer l'adaptation des logements, de réinventer la ville, de promouvoir le sport... Autant de solutions développées à l'étranger qui sont censées coûter le moins possible à l'Etat. Revue de détail.
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Au milieu du siècle, la France comptera davantage de seniors que de jeunes. Ce constat préside au plan "dépendance" prévu par le gouvernement et pour lequel il reçoit ce lundi trois rapports. L'un d'eux, rédigé par Martine Pinville, députée de la Charente, propose des pistes de réforme en se fondant sur des comparaisons internationales. Le but ? Adapter la société et l'économie à une population vieillissante. Voici ses principales recommandations :

  • Financer l'adaptation des logements

En matière de logement, deux solutions sont étudiées. La première consiste à mettre en place une aide publique pour réaliser des travaux afin de rendre le logement fonctionnel pour une personne âgée. Toute la question consiste à déterminer à quel niveau elle doit être gérée. Les auteurs du rapport prennent l'exemple du Québec où un millier de ménages composés d'au moins une personne âgée ont reçu en moyenne 2.434 dollars canadiens (1.822 euros) pour les aider à adapter leurs logements. Une solution également mise en place au Royaume-Uni, en Suède et en Espagne dont les municipalités gèrent des guichets uniques où il est possible de demander une aide afin d'adapter un logement.

L'autre solution consiste à adapter directement des logements - voire à en construire des neufs - qui seraient attribués à des séniors. Cette fois, la solution s'appuie sur l'exemple britannique et les 6,5 milliards de livres (7,45 milliards d'euros) qui doivent être dépensés à cette fin entre 2011 et 2015.

Le but de ces mesures ? Permettre aux personnes âgées de conserver une habitation indépendante le plus longtemps possible. "L'important n'est pas tant de pouvoir rester dans le même logement à tous les âges de la vie (cette perspective peut légitimement paraître illusoire) mais plutôt de trouver des solutions d'habitat garantissant à la personne autonomie et intimité, en même temps que des services adaptés à l'avancée en âge", est-il ainsi écrit. Mais des formules d'habitat partagé sont également envisagées. Il s'agit, par exemple, d'immeubles intergénérationnels partagés par des étudiants et des personnes âgées où les premiers fonctionnent en binôme avec les seconds et les aides dans leurs tâches quotidiennes.

  • Utiliser la technologie pour assurer la sécurité

En matière d'outils technologiques, le rapport Pinville évoque les projets suédois soutenus par l'Etat pour 7 millions d'euros qui ont débouché sur la commercialisation de téléphones mobiles faciles d'utilisation, de systèmes de surveillance et d'aides mémoires pour surveiller par exemple les appareils électriques.

  • Repenser l'espace urbain

Autre éléments à prendre en compte : la place des séniors dans la ville. Le vieillissement imposera en effet d'adapter transports urbains et services de proximité. Dans ce cas, il est surtout question de créer des instances locales chargées de ces questions. Parmi les exemples avancés figure celui de la ville de Manchester où des projets communs imaginés par des associations et des entreprises pouvaient déboucher sur des subventions publiques. Le rapport évoque également le cas de New York où l'Académie de médecine s'est impliquée dans des projets visant à rendre l'espace public plus confortable (installer plus de sièges dans les magasins par exemple) et plus sûr. Des mesures qui visent surtout un public âgé et aisé et qui justifieraient ainsi des plans de financement spécifiques.

  • Faires des économies en améliorant l'anticipation

En matière de prévention, ce sont surtout les solutions locales qui sont privilégiées. "Sans doute faut-il considérer que la prévention se décline en majeure partie au niveau local, par l'action des collectivités qui, dans de nombreux pays, ont les compétences de définition et de mise en oeuvre des politiques liées au vieillissement", écrit Martine Pinteville. Tout le problème consiste donc à en unifier les pratiques au niveau national et à en prouver les effets en termes d'économies de dépenses publiques.

En pratique, la députée préconise des pistes d'étude pour améliorer l'anticipation du vieillissement. La première consiste à créer des plans de préparation à la cessation d'activité comme au Québec. L'élue de Charente évoque également des politiques de promotion des activités sportives.

  • Inciter les entreprises à tirer partie de la "silver economy"

Toute une partie du rapport Pinville s'attache aux débouchés positifs pour l'économie d'un "marché de la vieillesse". Il est aussi question des différents labels apposés sur des produits considérés comme adaptés aux séniors qui existent dans le monde. Plus largement, des secteurs entiers tels que la santé, le tourisme et les loisirs bénéficieraient du vieillissement de la population.

En matière de santé notamment, le rapport pointe le "développement des gérontechnologies", un secteur en plein essor au Japon. Il cite le gouvernement nippon qui évalue la richesse ainsi créé à 50.000 milliards de yens d'ici 2020, soit 430 milliards d'euros, et 2,8 millions d'emplois.

Dans le cas du tourisme, la chargée de mission s'étend sur un programme espagnol destiné aux retraités sous conditions de ressources pour leurs permettre de réaliser des séjours touristiques. Une solution qui permet de mettre à profit des infrastructures touristiques hors-saison (entre octobre et juin). Le montant de dépenses de ce programme annuel géré par un institut dépendant du ministère de la Santé espagnol coûte 100 millions d'euros par an.

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Commentaires 7
à écrit le 12/03/2013 à 9:47
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conformément à son habitude ,ce gouvernement fonce dans le brouillard sans se préoccuper de ce qui existe déjà et fait procéder à des études inutiles aux frais des contribuables.

à écrit le 12/03/2013 à 7:54
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Le véritable problème de la dépendance sera crucial en 2025;il est bien de s'en préoccuper dès maintenant,en particulier pour l'urbanisme et les transports.

à écrit le 11/03/2013 à 22:04
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Il y a beaucoup de paradoxes : je suis sûr que vous voyez autour de vous, comme moi, des maisons ou des appartements occupés par une ou deux personnes âgées alors que des jeunes couples avec un ou deux enfants doivent se serrer dans 50 ou 60 m2. Ces ...

le 12/03/2013 à 9:24
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@ solstice: Comment expliquez vous ce paradoxe sinon par le coût de l'immobilier devenu irrationnel et la baisse du pouvoir d'achat des classes moyennes ? A un moment donné, il faudra bien que les personnes âgées vendent leurs biens pour financer la ...

le 12/03/2013 à 9:40
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Avec vous c'est poussez-vous de là que je m'y mette, place aux jeunes! Les vieux sont chez eux, meme si leur appartement est dégradé, cela fait des dégradés dans du dégradé, si cela leur va, cela les regarde et ne vous regarde en aucun cas.

le 12/03/2013 à 9:55
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Pour financer une maison de retraite, le reste à charge pour un couple est de 4000 e par mois. Avec une retraite de 1300 e par mois, il faut trouver 4000-1300= 2700 e. Pou 1 an: 2700 x 12=32400 e. Admettons que le séjours dure 10 ans , cela fait 3240...

le 12/03/2013 à 10:07
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Merci ça suffit! Ces deux COUCOU qui chantent en même temps semblent ignorer le bien de propriété: comme tous les socialistes, ils sont génèreux avec l'argent des autres!

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